lundi 20 juin 2011

Mansour Ndiaye candidat à la Présidentielle 2012 au Sénégal

Selon Sud Online, l’expert en microfinance Mansour Ndiaye a annoncé officiellement le 17 juin sa candidature pour l’élection présidentielle de 2012 du Sénégal. Mansour Ndiaye a choisi comme slogan "la force de l’espoir ou Dooley Yaakaar".

Mansour Ndiaye microfinance candidat élections présidentielles Sénégal 2012Mansour Ndiaye, expert en microfinance et candidat aux élections
présidentielles du Sénégal.

Pour le candidat indépendant qui dit inscrire son action "dans un fort élan de rassemblement des forces démocratiques" afin d’incarner "une idéologie centriste, pour une véritable alternative au Sénégal", cette candidature sera "le lieu de la concrétisation de l’équité, de la lutte contre la discrimination et de l’injustice sous toutes ses formes". Et de faire remarquer, dans son adresse, qu’avec lui, "l’esprit partisan devra cesser et la nouvelle dynamique que nous emprunterons permettra d’organiser, de faire contribuer l’ensemble des citoyens à l’œuvre de construction nationale".

Le candidat Mansour Ndiaye a précisé qu’il entendait incarner un centrisme rassembleur qui se place comme "une troisième voie". Pour autant, il a indiqué que "notre centrisme ne se situe pas entre les clivages gauche-droite, mais il se décale vers une troisième voie, qui sera le point de ralliement de tous les hommes et femmes qui considèrent que le monde s’est toujours construit à partir d’idées-forces, mais dans la paix et l’humilité".

Mansour Ndiaye, âgé de 41 ans, est diplômé de l’université Gaston Berger de Saint-Louis et qu’il a mené des missions et programmes pour le compte des bailleurs de fonds dans des pays comme le Mali, le Burkina, la Mauritanie, le Rwanda.

vendredi 10 juin 2011

GDF Suez lance un site pour le microcrédit

GDF Suez lance un site intranet dédié au microcrédit développé en collaboration avec Microworld, dont le groupe énergétique est partenaire fondateur. Ce site, mis en ligne à l'occasion de la semaine du microcrédit, offre pour la première fois l'opportunité aux 218.000 collaborateurs du groupe d'aider à la création et au développement de microentreprises dans le monde via le microcrédit.

Gérard Mestrallet, PDG de GDF Suez.

Leur aide prend la forme d'un prêt à taux 0% de 20 euros minimum, remboursable sous six à 18 mois, qu'ils peuvent choisir de réinvestir à son terme ou non. Les prêts sont garantis par les institutions de microfinance locales qui ont identifié les microentrepreneurs.

Selon Jacques Attali, Président du groupe PlaNet Finance, "notre partenariat avec GDF SUEZ, qui existe depuis 2006, est le signe d’une formidable complémentarité entre nos valeurs et nos méthodes. MicroWorld permettra d’associer aussi tous les collaborateurs du Groupe GDF SUEZ à ce partenariat éthique".

De son côté, Gérard Mestrallet, PDG de GDF Suez, déclare : "la mise en place de mécanismes de solidarité tout en développant l’esprit d’entreprise me paraît essentiel. Un groupe comme le nôtre se doit de porter des valeurs universelles de solidarité et d’entraide, c’est un engagement naturel intimement lié à nos activités.»

- Lire aussi : Microworld : le microcrédit en un clic.
- Site de Microworld.

Le Fonds d'emprunt Québec s'agrandit dans la microfinance

Le Fonds d'emprunt Québec grandit et passe du microcrédit aux petits entrepreneurs à la microfinance, pour répondre à des besoins financiers d'entrepreneurs et de citoyens qui passent sous la vision radar des grandes institutions financières. Ainsi, on ajoutera la microassurance et l'investissement socialement responsable et l'épargne comme réponse à la précarité financière.


Selon Linda Maziade, directrice générale du Fonds d'emprunt Québec, " les instituts de microfinance existent ailleurs dans le monde, mais il n'y a rien de semblable au Québec ou au Canada. Il y en a en France, en Belgique, en Afrique et même aux États-Unis. La microfinance vise à rendre des produits financiers accessibles à des entrepreneurs et à des gens qui ne peuvent pas avoir de financement dans les institutions bancaires traditionnelles. Nous y songeons depuis cinq ans et nous avons étudié différents modèles avant de nous lancer dans le prédémarrage que nous annonçons".

Les nouveaux produits financiers de microfinance devraient être accessible d'ici deux ans, en priorité pour les entrepreneurs déjà en affaires et en devenir. Le projet de règlementation sera analysé par l'Autorité des marchés financiers et le gouvernement pour que tout se fasse dans les règles.

Un fonds... et des résultats

Pour illustrer la croissance mondiale des instituts de microfinance, Mme Maziade souligne que le nombre d'entrepreneurs inscrits est passé de 14 millions en 2000 à 91 millions. Dans la même période, le total des prêts est passé de 7 milliards $ US à 65 milliards $ US, et le total de l'épargne en 2010 était de 27 milliards $ US.

Linda Maziade, directrice générale du Fonds d'emprunt Québec.

Quant aux résultats du Fonds d'emprunt, elle note que 315 000 $ ont été versés pour les 31 projets d'entreprises qui ont favorisé la création ou le maintien de 70 emplois. Elle rapporte un nombre record de 10 000 heures d'accompagnement d'entrepreneurs en affaires ou de futurs entrepreneurs. Depuis la création du fonds en 1997, le taux de survie des entreprises est de 63 % après cinq ans et le taux de remboursement des prêts s'élève à 90 %.

Le rapport annuel de l'organisme peut être consulté sur le site web http://web.fonds-emprunt.qc.ca dans la section documentation.

Source : Le Soleil.

jeudi 9 juin 2011

Interview d'Arnaud Poissonnier sur Babyloan et le microcrédit

Dans son édition du 7 juin, le quotidien Nord Éclair a publié un entretien avec Arnaud Poissonnier, Roubaisien et fondateur du site de microcrédit en ligne Babyloan. En deux ans, 6.000 projets ont été financés.


Quel a été votre parcours ?

Je suis né et j'ai habité 25 ans à Roubaix. Mon père était notaire. Moi, j'étais plutôt un cancre à l'école. Après le lycée Saint-Adrien, je suis parti en fac de droit. J'ai fini par terminer mes études de notaire, j'ai aussi passé un master de gestion d'entreprise, puis j'ai suivi mon épouse à Paris et j'ai commencé à travailler dans une banque. J'avais pour clients des grands comptes, des gens très riches. Au bout de douze ans, je ressentais une forme d'ennui. Je me suis retrouvé un peu par hasard en charge du développement durable dans la banque où Lienje travaillais. Je n'y connaissais rien et à vrai dire, le sujet ne passionnait pas mes collègues. Fin 2004, il y a eu le tsunami et on a collecté des fonds pour Acted, une très grosse ONG. Là, on a mis en place un groupe de travail mais c'était difficile. Puis je suis parti au Tadjikistan deux semaines, et je me suis pris une grosse claque.

C'est-à-dire ?

On comprend mieux ce que veut dire la misère, quel est l'intérêt du microcrédit. D'un seul coup, tout devenait concret. Je me posais beaucoup de questions sur ma carrière. Fin 2005, j'ai quitté la banque pour être détaché chez Acted, avec l'idée de monter ensuite une activité. J'ai découvert le site américain Kiva, qui propose du microcrédit en ligne. J'ai trouvé l'idée géniale. je me suis associée à une jeune qui sortait de l'Edhec, Aurélie Duthoit, pleine d'idées, et on a créé babyloan.org (ce qui veut dire « bébé prêt », et évoque aussi Babylone).

Quel est le principe de ce site ?

On propose aux particuliers d'être des prêteurs. Ils voient des projets, qui sont chiffrés. Ça va de la création d'une épicerie à une activité de location de robes de mariées. Les « babyloaniens » décident quel projet ils veulent soutenir. La mise minimum est de 20 €, il n'y a pas de maximum. On prête pour une durée de 3 à 12 mois, sans intérêt. C'est-à-dire que si on prête 700 €, ce qui est le montant moyen des prêts demandés à l'étranger, on récupère 700 €. L'Adie (association pour le droit à l'initiative économique) est notre partenaire en France où le montant moyen du prêt est de 3 000 €. La première à avoir été aidée, c'est Delphine, une coiffeuse à domicile à Angers. Son activité marche bien.

Arnaud Poissonnier, fondateur de Babyloan.org.

Quel est le risque pour le prêteur ?

Nous servons d'intermédiaire ente les prêteurs et les agences de microcrédit qui sont dans les pays (Vietnam, Cambodge, Philippines, Tadjikistan, Bénin, Togo, Équateur, Pérou, Nicaragua et France). On sélectionne ces organismes avec la plus grande prudence. Donc le risque est vraiment très limité, sauf si l'organisme se casse la figure. Le prêt ne se fait pas directement au bénéficiaire. Donc qu'il réussisse ou pas, le prêteur sera remboursé. 98 % des bénéficiaires du microcrédit remboursent effectivement leurs prêts.

Pas de regret de votre ancien métier ?

Aucun ! J'ai retrouvé le sens qui manquait parfois à ce que je faisais. Là, c'est vraiment du prêt pour des gens qui en ont vraiment besoin. Il faut savoir que 90 % de la population mondiale n'a pas accès au crédit. Ce qu'on fait est très concret. Au bout, il y a des gens qui font vivre toute une famille. Presque 6 000 projets ont été aidés, il faut multiplier ce chiffre par 5 au moins pour avoir le nombre de personnes qui vivent grâce à ça ! Ce qui me plaît, c'est qu'on est dans l'aide, pas du tout dans l'assistanat. On sait qu'il y a un véritable accompagnement des porteurs de projets.

Quels sont les projets de babyloan.org ?

On est dix salariés et quatre stagiaires à Paris. On va faire enter la Palestine dans les quinze jours. On espère aider encore plus de porteurs de projets. Les besoins sont immenses. On organise aussi comme ce mardi au café de l'Odéon à Lille des apéros solidaires.

Qui sont les prêteurs ?

On a une aide-soignante à Lyon qui chaque mois prête 20 % de son salaire. On a des gens de tous les milieux, qui sont contents de faire un geste utile. Le microcrédit est un outil d'expression de la dignité humaine.

- Lire également : "Arnaud Poissonnier et le microcrédit en Tunisie".

mercredi 8 juin 2011

Semaine du microcrédit 2011

Organisée par l'Association pour le droit à l'initiative économique (ADIE), la septième semaine du microcrédit a débuté le 7 juin. Jusqu'au 10 juin, des forums se tiendront à Paris, Marseille, Lille, Bordeaux, Lyon, Nantes ainsi qu'en Outre Mer. Cette manifestation a un objectif principal : offrir une notoriété supplémentaire au microcrédit.

ADIE semaine microcredit 2011 france
L'Adie vise 25.000 prêts d'ici 2015

En 2010, la Semaine du microcrédit avait permis à près de 40.000 personnes à travers la France de s'informer sur le microcrédit et à 7.500 d'entre elles de faire part à l'Adie de leur volonté d'obtenir un microcrédit pour créer leur propre activité. Cette année, Catherine Barbaroux, Présidente de l'Adie depuis le 16 mars dernier, veut faire mieux : "nous souhaitons voir progresser de 10 % le nombre de microcrédits accordés par rapport à l'année dernière afin d'atteindre 13.200 prêts. Si la reprise se confirme, il est important d'accélérer la croissance des microcrédits pour accompagner ce mouvement. D'ici 2015, nous visons 25.000 prêts environ, ce qui correspond à un doublement par rapport à l'année dernière.

Développement de la microfinance en France

Le microcrédit français existe depuis une vingtaine d'années, mais son usage s'est multiplié depuis 2007 . Plus de 37.000 emplois ont été créés ou maintenus en 2010 grâce à lui, estime le Baromètre de la microfinance 2011.

Ce potentiel a poussé le gouvernement à soutenir le microprêt. La loi Lagarde de juillet 2010 est un texte " significatif ", estime Paul Loridant, actuel secrétaire général de l'Observatoire de la microfinance. Elle autorise, notamment, les particuliers à prêter à un créateur d'entreprise en France et non plus uniquement dans les pays du Sud. Arnaud Poissonnier, fondateur de Babyloan, un site permettant le microprêt entre particuliers, explique : "certains bienfaiteurs préfèrent prêter en France ".



- Site de l'Adie.
- Suivre les communiqué de l'Adie pour la Semaine du microcrédit 2011.

lundi 6 juin 2011

Microbanque dans l'Inde profonde

Le 3 juin, Le Monde a publié un article sur le développement de la microbanque dans l'Inde rurale, afin de lutter contre l'exclusion bancaire. Le gouvernement a ordonné à toutes les banques d'étendre leur présence dans les villages de plus de 2.000 habitants, d'ici à mars 2012. Aujourd'hui, seuls 41 % des Indiens utilisent un compte, et 5 % des 600.000 villages possèdent une agence bancaire. Des correspondants bancaires sont ainsi employés par la SEED, une organisation mandatée par la Punjab National Bank pour ouvrir des comptes dans les régions les plus reculées de l'Haryana, un État du nord du pays.

Punjab National Bank PNB microfinance
Lutter contre corruption

L'article explique que créer des comptes bancaires permettra également de réduire la corruption :
"Pour le gouvernement, la création de ces comptes permet de réduire la corruption. En Inde, les subventions de l’État passent de main en main avant d'arriver au bénéficiaire. Et il arrive que même les morts continuent de recevoir des allocations. Désormais chaque roupie dépensée par le gouvernement arrivera directement sur le compte en banque du bénéficiaire. Le gouvernement indien pourrait ainsi économiser jusqu'à 16 milliards d'euros chaque année, selon les estimations du cabinet de conseil McKinsey."

microfinance india punjab
Le développement conjoint de la microfinance

"Bientôt la SEED espère même proposer des services financiers comme des microcrédits, des produits d'assurances, et pense même vendre des lampes solaires. « Pour l'instant, estime Mohan Tanksale, directeur de la Punjab National Bank, les besoins des clients en milieu rural sont très limités, contrairement à ceux des zones urbaines. Mais dans les villages, le marché n'est pas saturé, il va donc connaître une forte croissance."

"Les campagnes n'avaient jusque-là connu que les organismes de microfinance, accusés dans certains districts de conduire les villageois au surendettement et parfois au suicide. Or le métier de banquier ne s'improvise pas. Il faut proposer des crédits à des taux raisonnables et surtout s'assurer de la solvabilité des emprunteurs."

jeudi 2 juin 2011

Le microcrédit en France par Catherine Barbaroux (Adie)

En prévision de la septième édition de la Semaine du microcrédit organisée du 7 au 11 juin par l'Association pour le droit à l'initiative économique (Adie), La Tribune a interrogé Catherine Barbaroux, présidente de l'Adie depuis le 16 mars dernier. Elle y explique les missions de l'Adie, le développement de la microfinance en France et les taux d'intérêt des microcrédits.

Catherine Barbaroux ADIE microcredit microfinance
Pouvez-vous rappeler les principales missions de l'Adie ?

Nous cherchons à financer mais aussi à accompagner des micro-entrepreneurs qui n'ont pas accès au crédit bancaire et plus particulièrement les chômeurs et les allocataires de minima sociaux. En termes de temps de survie des entreprises crées, nous arrivons à des résultats proches de la moyenne nationale avec en 2010 un taux de pérennité de 68 % sur deux ans et de 59 % sur trois ans. Mais ce qui est intéressant c'est le taux d'insertion des personnes financées par l'Adie qui s'élève à 79 %. Même si un projet périclite, cela reste une expérience positive et valorisable ensuite dans le monde du travail. En outre, certaines personnes se disent que, quitte à vivre une situation de précarité, autant qu'elle ne soit pas subie.

Qu'apporte le système de la microfinance dans les pays développés ?

Je pense que notre action est une réponse à la polarisation des inégalités en France. En effet, chaque année on constate qu'un nombre croissant d'individus se retrouve dans des situations d'extrême pauvreté. Dans le système économique actuel, il y a une proportion non négligeable de personnes défavorisées qui ne pourraient pas réussir à démarrer une activité.

ADIE Semaine microcredit microfinance 2011
Le système du microcrédit est pourtant souvent taxé de pratiquer des taux d'intérêt élevé, quel est votre sentiment sur cette question ?

Il faut bien comprendre que nous proposons avant tout un crédit ce qui n'a, bien sur, rien à voir avec un don. Je pense que pour satisfaire l'objectif de réinsertion qui est le nôtre, nous devons avoir des pratiques proches de celles des établissements bancaires classiques. Concrètement, pour un prêt de 2.900 euros sur 18 mois, les souscripteurs rembourseront environ 320 euros en plus du principal, ce qui donne un taux d'intérêt bien inférieur au taux d'usure.

Ce taux reste malgré tout relativement élevé...

J'ai le sentiment que 10 % est une barre psychologique de ce qu'on peut représenter comme la juste valeur entre le risque pris et ce qui reste acceptable dans l'idée de démarrer une activité. Nous ne voulons pas que le public ait l'impression que l'on gagne de l'argent sur le dos des personnes que nous aidons. D'autre part, au regard de la prestation fournie, il ne faut pas se contenter de raisonner en fonction du taux d'intérêt pratiqué. En plus d'être parmi les seuls en mesure de prêter à un public en situation difficile, les emprunteurs sont encadrés par des bénévoles, souvent des cadres supérieurs issus du secteur de la banque et de l'assurance, qui ont envie de partager leur expérience. Par ailleurs, notre association doit avoir un minimum de ressources propres pour être viable à long terme et ne pas dépendre uniquement de subventions publiques ou privées.