vendredi 24 février 2012

Yunus à la tête de la Banque Mondiale ?

Le Premier ministre du Bangladesh, Sheikh Hasina, a demandé à des parlementaires européens en visite au Bangladesh que Muhammad Yunus, fondateur et ancien président de la Grameen Bank, soit respecté pour son rôle de pionnier dans l'usage du microcrédit comme arme contre la pauvreté. Elle a également proposé que Yunus soit le prochain président de la Banque Mondiale. Selon sa cheffe de cabinet, Molla Waheduzzaman, "elle a dit que si le professeur Yunus devenait le président de la Banque mondiale, il pourrait utiliser le microcrédit pour atténuer la pauvreté dans le monde".

muhammad yunus
Muhammad Yunus, promoteur de l'entrepreneuriat social.

La Banque mondiale a indiqué la semaine dernière s'être fixée pour objectif de nommer un nouveau président d'ici au 20 avril, date d'ouverture de son assemblée semestrielle. Le conseil d'administration a fixé le 23 mars comme date limite pour le dépôt des candidatures. La succession s'est ouverte après que le président Robert Zoellick a annoncé qu'il quitterait ses fonctions à la fin de son mandat, le 30 juin.

jeudi 23 février 2012

Muhammad Yunus le 6 mars à Paris pour débattre de l'entrepreneuriat social

Le Centre d’analyse stratégique (CAS) et le programme LEED de l’OCDE (Développement économique et création d'emplois locaux) organisent le 6 mars un colloque sur la place de l’entrepreneuriat social en France. L'invité principal n'est autre que Muhammad Yunus, fondateur de la Grameen Bank et promoteur du "social business" dans le monde.

muhammad yunus
Muhammad Yunus, Prix Nobel de la Paix.

Parmi les autres invités, on trouve :
- Jérôme Faure, Chef de la mission de l'innovation, de l'expérimentation sociale et économie sociale, direction générale de la cohésion sociale
- Jean-Louis Bancel, Président du Crédit Coopératif
- Jean-Marc Borello, Délégué général du Groupe SOS, fondateur du Comptoir de l'Innovation
- Olivier de Guerre, Fondateur de PhiTrust Active Investors
- Pierre Choux, Président directeur général, Groupe ID'EES
- Arnaud Mourot, Directeur général, Ashoka Europe
- Rohan Silva, Cabinet du Premier ministre du Royaume-Uni

Le programme de ce colloque, ainsi que toutes les modalités d'inscription sont disponibles sur le site du Centre d'analyse stratégique.

lundi 20 février 2012

L'institut de microcrédit Créa-sol obtient 1 million d'euros du fonds européen d'investissement

Le Directeur Général du Fonds Européen d’Investissement (FEI), Richard Pelly, et le Président de l’Institut Créa-Sol, Daniel Boccardi, ont signé le 20 février un accord de prêt d’1 million d’euros pour le soutien des micro-entreprises et des particuliers. Cet accord permettra à Créa-Sol d’octroyer des prêts pouvant aller jusqu’à 10.000 euros à des personnes exclues du crédit bancaire classique et souhaitant créer leur propre activité en région PACA, la Corse et l’Ile de la Réunion.

créa-sol microcrédit
Logo de l'institution de microfinance Créa-Sol.

Daniel Boccardi a déclaré : « c’est une véritable reconnaissance du travail accompli par l’IMF Créa-Sol depuis plusieurs années en direction de la création de micro-entreprises et de la lutte contre le chômage. En effet, les micro-entrepreneurs qui accèdent au financement de leur projet, créent leur propre emploi, recrutent à leur tour, créent de la richesse et contribuent au développement économique de leur territoire. Sur la base de cette expérimentation régionale réussie, l'intervention de l'IMF Créa-Sol devrait désormais pouvoir s'étendre à l’ensemble du territoire français».

Depuis sa création en 2005, Créa-sol a délivré 780 crédits pour un montant de 8 million d'euros.

Source : Dossier de presse de Créa-Sol

jeudi 16 février 2012

Le gouvernement du Bangladesh veut-il tuer la Grameen Bank ?

Dans un article du 16 février, le Courrier International revient sur l'éviction de Muhammad Yunus de la Grameen Bank en mai dernier. Le gouvernement avait prétexté l'âge de Yunus (71 ans) pour le forcer à décliner toute fonction dans la banque qu'il avait fondée en 1983. Selon Yunus, cette raison n'était qu'un prétexte pour que le gouvernement prenne le contrôle de l'institution. Aujourd'hui, l’État veut étendre son emprise sur les autres entreprises du réseau Grameen, dont les actifs sont estimés à 1,6 milliard de dollars. Parmi ces entreprises, on trouve Grameenphone (téléphonie), Grameen Danone Foods (yaourts) et Grameen-Veolia (approvisionnement en eau potable).

muhammad yunus
Muhammad Yunus, fondateur de la Grameen Bank et prix Nobel de la paix en 2006.

Institutions publiques ou entités indépendantes ?

Puisque la Grameen Bank détient tout ou partie du capital de ces sociétés, l’État estime que ces participations lui reviennent. Les collaborateurs de Yunus affirment au contraire que les entreprises du réseau Grameen sont des entités indépendantes qui n'ont aucun lien juridique. Mais les pouvoirs publics ne veulent pas en démordre, et déploient toute leur énergie pour prouver que Muhammad Yunus contrôle de fait ces entreprises. La Grameen Bank est une "institution publique" et Yunus était un "fonctionnaire" ; toutes les entreprises créées grâce au financement de la banque, son personnel ou même sa bonne volonté appartiennent donc à l'Etat, argumente un juriste de la Banque centrale du Bangladesh. L'objectif est de regrouper ces entreprises "au sein d'une structure unique."

Les milieux d'affaires bangladais sont horrifiés

Si un Prix Nobel ne peut se défendre contre l'expropriation, cela n'augure rien de bon pour le respect du droit de propriété. De leur côté, les partenaires étrangers de Grameen restent pour l'instant discrets. Telenor espère que ses relations avec Grameen Telecom "resteront fondées sur le professionnalisme, l'ouverture et la préservation des intérêts de Grameenphone", explique un porte-parole. Eric Lesueur, de Grameen-Veolia, se dit quant à lui convaincu que la nouvelle direction de la Grameen Bank "respectera les plans de croissance et les stratégies mis en place avec le Pr Yunus." Plusieurs entreprises étrangères sont actionnaires majoritaires de leur coentreprise avec Grameen. Telenor détient 56 % de Grameenphone, Veolia a porté sa participation dans Grameen-Veolia à 70 % l'année dernière et BASF possède 99,5 % de BASF Grameen. L'Etat sera-t-il assez fou pour faire main basse sur leurs actifs ?

Source : le Courrier International

mardi 14 février 2012

Marguerite Barankitse se lance dans la microfinance

La Lauréate du prix 2011 de la Fondation Jacques Chirac, Marguerite "Maggy" Barankitse, va se lancer dans le financement de petits projets à des conditions avantageuses, dans le but de relever les conditions de vie des populations démunies et de leur conférer la dignité.

marguerite barankitse
Marguerite Barankitse.

Une grande partie du prix de 100.000 euros servira au financement du démarrage du projet de microcrédit dès le mois d’avril prochain, selon Mme Barankitse dont l’objectif est de dépasser le simple cadre d’assistance aux indigents et autres vulnérables pour s’attaquer résolument aux problèmes du développement socio-économique du Burundi.

Marguerite Brankitse s’est jusqu'ici rendue célèbre en recueillant des enfants de toutes les ethnies qui ont été rendus orphelins par les années de guerre civile au Burundi. Son action a été reconnue au niveau international, ce qui lui a permis de bénéficier de nombreux autres prix et de créer la Maison Shalom ou ("paix" en hébreux), où ont trouvé refuge à ce jour plus de 10.000 orphelins de guerre. Mme Barankitse a également à son actif la construction d’un grand hôpital ultra-moderne qui dispense des soins de santé spécialisés au profit des plus démunis de la population burundaise.

Source : Afriquejet.com

lundi 13 février 2012

Semaine du microcrédit : coup de gueule d'Arnaud Poissonnier

Arnaud Poissonnier, cofondateur du site de microprêts Babyloan, a publié sur Lefigaro.fr un coup de gueule à l'encontre des politiques français dont aucun ne s'est déplacé au Colloque Inversé organisé par l'Adie le 8 février. Visiblement, la microfinance n'intéresse pas les élus ! Extraits de la tribune d'Arnaud Poissonnier :

arnaud poissonnier
Arnaud Poissonnier, cofondateur de Babyloan.
"Aucun candidat à l'élection présidentielle n'avait daigné faire le déplacement, AUCUN. Et c'est le coup de gueule qui me monte à la tête ce matin. On nous bassine, en pleine crise structurelle, avec le réenchantement du rêve Français, on invente, en pleine période de tensions sociétales, des comparateurs de civilisations, c'est ça la politique? Où étaient-ils ce soir-là les candidats ? C'est à Sciences Po qu'il fallait être et pas ailleurs. Personne, aucun candidat, aucun staff des équipes de campagne (si ce n'est JP Huchon qui représentait la région Iles de France, soutien de l'ADIE). Savent-ils au moins que le coût de réinsertion d'un chômeur par le microcrédit est 7 fois moins élevé que son coût annuel de traitement par pôle emplois? Imaginent t-ils un instant qu'avec les mêmes budgets on pourrait insérer 7 fois plus d’exclus ?"

"Mesdames et Messieurs les candidats, on ne voit nulle part poindre le microcrédit et le soutien au micro-entrepreneuriat comme une véritable cause nationale dans vos programmes, c'est consternant. Que ne vous engageriez vous pas à en favoriser l’essor, que ne feriez vous pas sauter les carcans réglementaires qui en freinent encore l’expansion, que n'affecteriez vous pas un ou deux milliards à sa promotion et son développement ? A quand un agent de l'ADIE dans chaque antenne de pôle emplois? L'insertion par l'entrepreneuriat est un sujet capital, il a toute sa place dans la campagne au même titre que l'insécurité, l'éducation ou la recherche."

vendredi 10 février 2012

Rôle croissant de la microfinance à Madagascar

La crise a été positive pour la microfinance. L'accès des ménages aux différents services a beaucoup évolué. Selon les données recueillies auprès de la coordination nationale de la microfinance (CNM), le taux de pénétration s'est établi à 18,90% au niveau national au mois de septembre. Ce pourcentage devrait atteindre les 20% cette année, alors qu'il a été initialement fixé à 12%, et révisé à 14%.

microfinance madagacsar

Les objectifs fixés sont dépassés

D'après Blaise Rajoelina, coordinateur de la microfinance, "nous avons largement dépassé les objectifs fixés dans la mise en œuvre de la stratégie nationale de la microfinance. Tous les deux ans, nous gagnons deux points en taux de pénétration, donc cette année il devrait s'établir à 20%, si le taux révisé est de 14%". La part de la gent féminine s'est aussi améliorée, de 45,35% en décembre 2009 à 46,72% en septembre 2011.

Couverture totale

Les services de microfinance constituent le principal source de financement pour les ménages. La performance des institutions par la diversification des services, l'utilisation des nouvelles technologies comme le transfert d'argent, l'informatisation des procédures et enfin l'intégration des membres pensionnaires de la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNAPS), a aussi contribué à l'amélioration du taux de pénétration.

La mise en place des points de services, des caisses pour les institutions mutualistes et agences pour les non-mutualistes a favorisé l'accès à la microfinance. La couverture nationale est effective depuis les mois de décembre 2011, avec l'ouverture d'une IMF dans la région Melaky. Le nombre des points de services a par ailleurs augmenté dans d'autres régions, comme Atsimo Andrefana, Boeny et Betsiboka. Ces résultats serviront de base pour la nouvelle stratégie nationale de la microfinance sur la période 2012-2016. L'évaluation devra être finalisée dans le courant du mois de juin. En tout cas, l'amélioration de l'approche genre, la poursuite de la mise en œuvre des procédures de gestion des endettements et du bien-être figurent parmi les priorités.

Source : L'Express Mada

jeudi 9 février 2012

Oxfam choisit Symbiotics pour investir dans la microfinance

Fin janvier, la section britannique d'Oxfam a annoncé avec Symbiotics le lancement d'un fonds de placement dédié au financement des petites entreprises, d'Afrique et d'Asie en priorité. L'ONG veut combattre la pauvreté. Nicholas Collof, responsable de la stratégie et de l'innovation, constate : "nous constatons que les petites entreprises n'ont pas accès aux services financiers. Or elles jouent un rôle important pour créer des emplois, et donc lutter contre la pauvreté".

oxfam microfinance

Rassembler 100 millions de francs suisses d'ici à trois ans

L'objectif d'Oxfam est de rassembler 100 millions de francs suisses d'ici à trois ans, en leur faisant espérer un rendement positif, et en tout cas la préservation de leur capital. Pour un investisseur dont la devise de référence est le franc, le risque de change n'est en revanche pas couvert.

Nicholas Coloff : "le fonds n'existe pas parce que nous manquons d'argent ou parce que l'aide internationale diminue. Nous allons utiliser notre expertise pour nous assurer que la finance peut avoir un impact social positif. Nous serons en particulier très attentifs à la question du surendettement. [Oxfam veut] sélectionner des entreprises qui paient des salaires raisonnables, offrent des conditions de travail décentes dans une activité durable" [afin d'obtenir des emplois] "de bonne qualité".

Émancipation des femmes et sécurité alimentaire

Symbiotics a été choisie après des contacts pris auprès de plusieurs spécialistes du microcrédit, dont certains suisses. La société dirigée par Roland Dominicé a été retenue pour "son expérience mais aussi beaucoup parce que ses valeurs correspondaient aux nôtres".

Roland Dominicé ajoute que l'objectif du fonds, géré par sa société, est de privilégier l'émancipation des femmes et la sécurité alimentaire : "ce fonds intéressera le public qui a déjà investi dans la microfinance, mais qui en attend davantage d'impact social. Nous appliquons un filtre social sur l'univers d'investissement avant d'utiliser le filtre des critères financiers".

Source : Le Temps

mercredi 8 février 2012

La RATP soutient la Semaine du microcrédit

La Fondation RATP apporte sa contribution active à la Semaine du microcrédit : les 7, 8 et 9 février, un Villebus était installé place de la Nation, afin de mieux faire connaître le microcrédit au grand public et aller à la rencontre des porteurs de projet de création d'entreprise qui souhaitent se lancer.

fondation ratp

Avec la 8ème Semaine du microcrédit, chacun peut se renseigner sur les modalités de création de son entreprise et se faire accompagner dans ses premières démarches. Les équipes de l'Adie (Association pour le droit à l'initiative économique) et des micro-entrepreneurs soutenus par l'association vont en effet à la rencontre du public, non seulement à Paris et en Ile-de-France, mais également partout en France, métropole et outre-mer.

A travers 300 événements : réunions d'information, journées portes ouvertes, animations, l'Adie et les principaux acteurs de l'emploi - dont la RATP - et de la création d'entreprise se mobilisent ainsi autour d'une cause commune : la création d'entreprise comme outil de lutte contre le chômage.

Source : Le Parisien

mardi 7 février 2012

Etat des lieux de la microfinance dans le monde

A l'occasion de la semaine du microcrédit organisée du 6 au 10 février par l'Adie, le quotidien La Croix a publié un article sur l'essor progressif du microcrédit.

Affiche de l'Adie pour la semaine du microcrédit.

Selon le rapport annuel de l'Observatoire de la microfinance, publié en décembre, la distribution de microcrédits personnels (qui visent à financer des petits projets, comme l'achat d'un véhicule) a progressé en 2010 de 43 %, après une augmentation de 55 % en 2009. Le nombre de nouveaux prêts distribués s'est établi à 7.884, pour un encours de 43,4 millions d'euros. Quant au microcrédit professionnel (destiné à financer la création ou le rachat d'une petite entreprise), il a bondi de 22 %, à 86,6 millions d'euros. Chaque année, plusieurs dizaines de milliers de personnes créent ainsi leur propre activité.

Les banques doivent être plus volontaristes

Des chiffres spectaculaires, mais qui pourrait être plus élevés encore, selon Michel Camdessus, président de l'Observatoire de la microfinance : "une impulsion décisive devrait être donnée à la microfinance et au sein de celle-ci, au microcrédit personnel. Il a un rôle essentiel à jouer pour faire reculer l'exclusion, faire renaître l'espoir non seulement au sein des pays les plus pauvres, mais ici même". Pour Michel Camdessus, les banques devraient se montrer plus volontaristes et "se donner les moyens de garantir à tous l'accessibilité bancaire".

Source : La Croix

mercredi 1 février 2012

1.500ème microcrédit pour le Crédit municipal de Paris

Le Crédit municipal de Paris (CMP), une institution financière qui pratique le prêt sur gage depuis 1777 et communément appelée Ma Tante, a délivré aujourd'hui son 1.500ème microcrédit.

55% des bénéficiaires de ce microcrédit sont des femmes et la moyenne des prêts accordés est de 2.128 euros. Ces prêts servent notamment pour des frais d'agence immobilière, de charges de copropriété, remplacement de chaudière, soins dentaires ou auditifs, achat d'ordinateur ou instrument de musique... Les bénéficiaires peuvent emprunter de 300 à 3.000 euros sur 36 mois au maximum, avec des intérêts de 4% à taux fixe. La mairie de Paris prend en charge ces 4% et les restitue à l'emprunteur en fin de prêt, a précisé l'institution.

L'Association pour le droit à l'initiative économique (Adie), l'une des principales pourvoyeuses de micro-crédit en France, a accordé 12.000 prêts en 2010. Mais elle le fait pour les personnes désireuses de monter leur entreprise, tandis que le CMP a une vocation sociale pour des projets personnels.

Source : Romandie.com