lundi 30 janvier 2012

Le microcrédit, une solution pour accéder à l'autonomie

Invité par l'Union démocratique bretonne, Michel Hamon, trésorier de Diégo Développement, a présenté le 24 janvier à Dinan, dans les Côtes d'Armor, une conférence sur le microcrédit. Il en a profité pour répondre aux questions du Télégramme.

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Quel est le principe du microcrédit ?

C'est un outil permettant de lutter contre la pauvreté, consistant à prêter de petites sommes d'argent, en vue de créer une activité, premier pas vers l'autonomie. Le taux d'intérêt, de 3% par mois, peut sembler important, mais il permet de financer notamment des formations à la gestion, à destination des emprunteurs, ce que ne fait pas une banque. Le premier crédit se rembourse sur six mois. Il faut au total cinq ans de crédit pour monter une petite boutique ou un petit atelier.

À qui s'adresse ce type de prêt ?

L'intérêt est que le microcrédit est ouvert aux gens qui n'ont pas accès aux banques, par manque de garanties financières. À Madagascar, l'association Diego développement 44 a mis en place une agence de microcrédit, proposant des prêts allant de 50 € à 150 €. Ça peut paraître dérisoire, mais il faut savoir que le Smic y est à 31 € mensuel. Ce microcrédit s'adresse aux gens qui proposent quotidiennement leur main-d'oeuvre sur les chantiers de voirie. Avec cet argent, ils peuvent créer leur propre activité et avoir une vision à moyen terme de leur profession, plutôt que d'être dans l'incertitude d'être embauché au jour le jour. Par exemple, on a prêté pour l'achat d'un stock de bananes, en vue de développer une activité de vente de fruits. On a également prêté à une couturière, pour l'achat d'une machine à coudre.

Que représente votre activité de microcrédit à Madagascar ?

On touche environ 5% de la population de Madagascar nord. On avait 1.000 prêts en cours, au 31décembre. On a un budget de 15.000 € par an. On développe également la micro-épargne. Ça peut surprendre, mais c'est quand on est riche qu'on peut vivre endetté ! Quand on est pauvre, on est plus prudent, ce qui fait que chaque sou compte. On a ainsi régulièrement des dépôts de 50 centimes, de gens qui préfèrent voir leurs maigres économies en sécurité.

Le microcrédit présente-t-il un intérêt en France ?

Cette technique est née dans les pays pauvres, mais peut être utilisée dans les pays industrialisés, comme une façon de sortir du chômage, sans capital. Les sommes prêtées doivent bien évidemment être revues à la hausse par rapport à Madagascar. En France, 37.000 emplois ont été créés ou consolidés par le microcrédit en 2010.

Source : Le Télégramme

vendredi 27 janvier 2012

Sénégal : grand projet de microfinance et de finance islamique

Le Programme d’alphabétisation et d’apprentissage de métiers pour la lutte contre la pauvreté (Palam) organise à Dakar du 26 au 28 janvier un atelier sur la finance islamique dont l’objectif est d’aider les jeunes et les femmes du monde rural à accéder aux services de la microfinance : 10.000 femmes pour un encadrement en microfinance et 3.000 jeunes pour une formation dans neuf corps de métiers. Les populations rurales seront privilégiées dans ce projet cofinancé par la Banque islamique de développement (Bid) et le gouvernement du Sénégal à hauteur de 11 millions de dollars.

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La finance islamique comme instrument de lutte contre la pauvreté

Le financement se fera selon le mode islamique. Pour Khady Fall Ndiaye, directrice du Palam, ce mode de financement est un "véritable instrument de lutte contre la pauvreté" parce qu’il est basé sur des principes : l’interdiction de taux d’intérêt dans toutes les transactions financières, le partage des profits et des pertes, l’existence d’un actif sous-jacent c’est-à-dire qu’une opération financière doit reposer sur des biens réels, les relations contractuelles doivent être basées sur la confiance, l’honnêteté et l’intégrité.

Le ministre de la Famille, des Organisations féminines, de la Petite enfance et de l’Enfance, Aida Mbodj, estime que ce projet permet la "création d’emplois et la réduction de la pauvreté" par le financement "d’activités réelles". Mais elle demande au Palam et à ses partenaires de voir si les produits de la finance islamique sont adaptés au système de microfinance sénégalais. Elle les appelle aussi à vulgariser ce modèle de microfinance auprès des jeunes et des femmes. Les enfants sont aussi concernés par ce projet. 200 écoles communautaires de base seront ainsi construites pour scolariser 8.000 enfants en milieu rural

Source : Walf Fadjiri

Lire également :

- Youssou N'Dour, promoteur contesté de la microfinance
- Microfinance islamique au Sénégal
- Mansour Ndiaye candidat à la Présidentielle 2012 au Sénégal

mercredi 25 janvier 2012

Yunus au Forum économique mondial de Davos pour le social business

Considéré comme le père fondateur de la microfinance, le Bangladais Muhammad Yunus, Prix Nobel de la Paix, s'est exprimé ce matin au Forum économique mondial de Davos. Dans une conférence de 30 minutes, le fondateur de la Grameen Bank, il a parlé de l'avenir et des enjeux du social business. Pour lui, "le but de la vie n'est pas de faire de l'argent mais d'être heureux et d'aider les autres à être heureux". Le message va-t-il passer auprès de capitalistes avides d'argent ?

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Muhammad Yunus au Forum économique mondial de Davos.

Depuis plusieurs années, Yunus parcourt le monde pour promouvoir ce concept qui où la création d'une entreprise a pour but de ne pas maximiser ses profits mais de résoudre un problème de santé publique ou d'environnement". Le principe est simple : pas de perte ni de dividende. Autrement dit, il faut que l'entreprise soit suffisamment rentable pour être durable et ne pas dépendre des aléas de l'aide extérieure des ONG ou des organisations internationales. Mais il faut aussi qu'elle soit libérée de la pression actionnariale et donc de l'exigence de maximisation des profits pour pouvoir offrir des prix abordables.

Muhammad Yunus avait déjà participé au FEM de Davos en 2009.

Vous pouvez suivre une partie des débats en direct sur le site du FEM.

jeudi 19 janvier 2012

La Suisse parmi les leaders du secteur microfinance

La place financière gère plus du quart des investissements dans le monde, soit près de 2,5 milliards de dollars. La dynamique de la microfinance est restée positive en Suisse ces dernières années. Après plusieurs exercices avec croissance à deux chiffres, les actifs gérés ou conseillés par des gérants suisses ont progressé de 7% en 2010, pour atteindre 2,3 milliards de dollars. Soit 27% des 8,3 milliards de dollars de fonds privés gérés par des instruments de microfinance au niveau mondial. Mais les actifs confiés aux spécialistes suisses pourraient doubler au cours des cinq prochaines années, estime une étude cofinancée par Symbiotics et la Direction du Développement et de la Coopération (DDC).

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L'énorme différence entre la gestion d'investissements et l'offre de microcrédit

Si les actifs gérés par la plaque tournante financière qu'est la Suisse donnent le tournis et prouve le dynamisme du secteur de la microfinance dans le monde, seulement ne veut pas dire que les offres de microcrédit s'améliorent. Et cela commence en Suisse. Comme l'indique le rapport du World Microfinance Forum Geneva publié en novembre dernier, "Finance Inclusive en Suisse : L’état du microcrédit en Suisse Romande", l'offre de microcrédit reste insuffisante en Suisse : entre 7.000 et 134.000 entrepreneurs pourraient avoir besoin d'un microcrédit.

Source : L'AGEFI

mercredi 18 janvier 2012

Faut-il modifier les critères d'évaluation de microfinance ?

Ned Breslin, PDG de Water for People, une organisation à but non lucratif dédiée à l'accès à l'eau potable et à l'hygiène, se bat pour que les critères de microprêts ne prennent pas seulement en compte le côté financier (le remboursement des prêts). Dans une courte vidéo, Ned Breslin dénonce le fait que des villages qui ont payé la construction de toilettes, ne bénéficient toujours pas d'un accès élémentaire à l'hygiène. En effet, une fois les toilettes construites, aucun suivi n'est mis en place pour l'entretien et la réparation. Ned Breslin demande donc une amélioration des critères pour noter les microprêts. Vous pouvez suivre Ned Breslin sur Twitter.


lundi 16 janvier 2012

Microcrédit à Yvetot en Seine-Maritime

Le Centre communal d'action sociale (CCAS) a signé un accord avec l'Union des associations familiales (Udaf). Désormais, les Yvetotais et les habitants du canton pourront plus facilement faire une demande de microcrédit. Karine Lebouvier, directrice générale du CCAS, détaille : le microcrédit "est fait pour toutes les personnes exclues du système bancaire. Intérimaire, smicard à temps partiel, retraité... Tous les profils écartés par les banques sont écoutés dans le cadre du microcrédit. Il faut avoir un minimum de revenus pendant un certain temps".

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Des microprêts de 300 à 3.000 euros

Ainsi, il sera plus difficile d'y avoir accès pour un simple allocataire du RSA, difficile mais pas impossible... "Chaque dossier est vu au cas par cas, il est d'abord exposé par téléphone et ensuite il y a un entretien". C'est pour que l'accès à ces crédits de 300 à 3.000 euros soit le plus simple possible que l'accord a été conclu : une conseillère de l'Udaf viendra au CCAS d'Yvetot pour les rendez-vous si la personne ne peut se déplacer à Mont-Saint-Aignan où se trouve l'association. Ces rencontres ont aussi un but simple : "éviter d'aggraver la situation des gens et ne pas les conduire au surendettement".

Outre le taux faible de ce crédit, un accompagnement est ainsi mis en place pour les premiers remboursements, et si la situation financière de la personne connaît une difficulté exceptionnelle, "il est alors possible dans certains cas de suspendre le remboursement du crédit sur un certain nombre d'échéances".

Au final, cette solution financière et sociale a pour but "l'autonomie", résume Karine Lebouvier. Elle espère ainsi que certaines personnes pourront financer un scooter pour décrocher un travail ou simplement éviter les organismes de crédit qui, en proposant des taux très élevés, empirent les situations souvent très précaires.

Source : Paris-Normandie

vendredi 13 janvier 2012

L'UE offre à la Tunisie 5,5 millions d'euros pour la microfinance

La Délégation de l’Union Européenne en Tunisie vient d’accorder à la Tunisie un don de 20 millions d’Euros (soit environ 40 millions de dinars) pour le financement du Programme d’Appui aux zones défavorisées. Ce don vise essentiellement la création d’emplois à court terme au profit de travailleurs peu qualifiés et l’amélioration de l’employabilité des sortants de la formation professionnelle.

UE tunisie microfinance
5,5 millions d'euros pour la microfinance

Ce programme prévoit la création d’emplois temporaires dans les régions les plus défavorisées (6,5 millions d'euros) par le biais du financement de chantiers d’utilité publique. Il s’agit également d’améliorer les conditions de vie des populations des quartiers défavorisés des zones urbaines (8 MEuros) via la réhabilitation d’une centaine de quartiers défavorisés.

Autres objectifs de ce don, le développement de réseaux de distribution de services de microfinance (5,5 millions d'euros) pour renforcer leur présence dans les 14 gouvernorats défavorisés, en premier lieu, et l’amélioration de l’environnement de la microfinance en Tunisie, de manière générale. L’objectif escompté est ainsi d’apporter le soutien financier nécessaire aux jeunes en quête d’emplois indépendants.

Source : Agence Tunis Afrique Presse

Lire également :

- L'UE aide financièrement la Tunisie y compris pour le microcrédit
- Khaled Ben Jilani et la microfinance en Tunisie
- Arnaud Poissonnier et le microcrédit en Tunisie

jeudi 12 janvier 2012

Saint-Genis-les-Ollières signe une convention pour le microcrédit

Saint-Genis-les-Ollières dans le Rhône a signé une convention en faveur du microcrédit afin d'accompagner le demandeur, de l'aider dans sa démarche en faisant un diagnostic tout en apportant une pédagogie pour éviter les incidents de paiement. Le Centre communal d'action sociale (CCAS) va jouer les intermédiaires pour instruire les dossiers.

Saint-Genis-les-Ollières
Saint-Genis-les-Ollières.

C'est un plus pour la mairie comme le convient le maire : "malgré notre population privilégiée, on a de plus en plus de personnes en difficulté. Le nombre de familles dans ce cas augmente. On ne peut plus répondre à des demandes de prêts de 3 000 euros comme le propose le microcrédit. Grâce à cette convention, nous allons pouvoir aider et accompagner ces personnes en assurant un suivi. Ils profiteront également d'ateliers pédagogiques ».

Du côté de la Caisse d’Épargne, Catherine Dupuis poursuit : "le taux d'intérêt est au plus bas, au niveau du livret A ». 60 % des bénéficiaires en profitent pour un retour à l'emploi.

Source : Le Progrès

mercredi 11 janvier 2012

Nouvelles rencontres Etats-Unis-Birmanie pour le microcrédit

Après la visite de la secrétaire d’État américaine Hillary Clinton en Birmanie début décembre, le représentant spécial et coordinateur politique américain pour le Myanmar, Derek Mitchell, est arrivé le 10 janvier à Rangoon pour prendre connaissance des derniers développements de la situation au Myanmar. Il s'agit de la quatrième visite de Derek Mitchell au Myanmar.

Derek Mitchell et Aung San Suu Kyi
Derek Mitchell et Aung San Suu Kyi.

Après avoir rencontré les responsables du gouvernement birman à Nay Pyi Taw, Derek Mitchell se rendra également à Bagan pour y visiter des programmes de microcrédit ainsi que d'autres projets de développement dans la zone sèche du pays. La visite de Mitchell durera quatre jours et se terminera jeudi. Sa dernière visite dans ce pays d'Asie du Sud-Est remonte à novembre 2011.

En décembre dernier, Hillary Clinton, qui avait rencontré le Prix Nobel de la Paix Aung San Suu Kyi, avait annoncé une aide de 1,2 million de dollars pour soutenir le microcrédit, les soins de santé et les victimes des mines.

mercredi 4 janvier 2012

Youssou N'Dour, promoteur contesté de la microfinance

Youssou N'Dour, récent candidat à l'élection présidentielle du Sénégal, est surtout connu pour sa carrière musicale. c'est oublié qu'il est engagé dans la promotion de la microfinance. En février 2008, il a créé en collaboration avec Benetton United Color, la société de microcrédit Birima dont le but est de répondre aux exigences de financement de ceux qui, au Sénégal, ne parviennent pas à fournir des garanties patrimoniales suffisantes, même s'ils présentent un projet d'entreprise ou une activité intéressante.



Un engagement contesté

Dans une série d'article, LesAfriques.com met en cause l'action de Youssou N'Dour et la viabilité de Birima. Youssou N'Dour est considéré comme un "piètre ambassadeur de la microfinance" : "il semble bien que l’Afrique aurait tout à gagner si le chanteur se contentait de chanter et laissait les professionnels de la microfinance gérer correctement les maigres capitaux mis à la disposition des plus pauvres".

LesAfriques.com s'interroge également sur le devenir du million d'euros donné par Benetton lors du lancement de Birima. Selon le site africain, pour la plupart des professionnels sénégalais de la microfinance, Birima n’a pas rempli sa mission et n’a pas obtenu les résultats attendus. Pour K.C., gérant reconnu d’une structure islamique de microfinance soutenue par la Banque islamique de développement, "Birima ne connaît pas la même popularité que son auteur. Malgré les promesses, il n’y a qu’une seule agence ouverte où les éventuels clients doivent venir effectuer des versements. Le projet n’est pas populaire. J’ai moi-même essayé d’avoir des informations et on m’a rétorqué que Birima travaillera bientôt avec un réseau solidaire européen".

Youssou N'Dour profitera-t-il de sa campagne à l'élection présidentielle sénégalaise, pour répondre aux critiques qui lui sont faites sur Birima et son action pour la microfinance ?

Lire également :

- Mansour Ndiaye candidat à la Présidentielle 2012 au Sénégal
- Microfinance islamique au Sénégal
- Sénégal : 20 millions FCFA pour l'entrepreneuriat féminin

mardi 3 janvier 2012

Le microcrédit au secours des PME japonaises ruinées par le tsunami

Le paysan Seiichi Seto a tout perdu lors du tsunami du 11 mars 2011 : sa famille, sa maison, ses terres. Il espère désormais relancer des cultures de légumes grâce au soutien du microcrédit, un mode de financement qui gagne en popularité dans la région sinistrée du nord-est nippon. Démuni, Seiichi Seto s’est tourné vers une société de microcrédit afin d’obtenir de l’argent pour son projet de culture hydroponique de légumes à Sendai.

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Music Securities et le microprêt

Masami Komatsu, directeur de Music Securities, une firme de microcrédit de Tokyo, habituée à soutenir les musiciens dans le besoin, mais dont les activités se sont élargies depuis le tsunami, explique : "il y a un grand besoin en capitaux dans la région". Selon lui, les entrepreneurs individuels et très petites entreprises ne peuvent bénéficier d’assez d’aide des pouvoirs publics ni des banques, aussi le financement à petite échelle répond-il à leur besoin.

N’importe qui peut soutenir l’un des projets jugés suffisamment sérieux et sélectionnés par Music Securities, par tranche de 10.000 yens (environ 100 euros). La moitié de cette somme constitue un don, le reste correspond à un investissement rétribué à moyen terme en fonction de la réussite de l’emprunteur. En moins d’un mois, M. Seito a levé plus de 700.000 yens (7.000 euros) pour son plan.

Début décembre, 28 entreprises avaient sollicité plus de 900 millions de yens (9 millions d’euros) auprès de Music Securities et récolté environ la moitié de cette somme provenant de plus de 13.500 investisseurs. Masami Komatsu espère qu’à long terme, les commerces et entreprises touchés par le tsunami deviendront suffisamment viables pour s’adresser aux réseaux de financement traditionnels.

Source : Japonation.com