mardi 5 juin 2012

Avis de Jean-Luc Perron (Fondation Grameen Crédit Agricole) sur le social business

A l'occasion du Salon des Solidarités, organisé du 1er au 3 juin, Jean-Luc Perron, délégué général de la Fondation Grameen Crédit Agricole, a donné son point de vue sur le rôle de la microfinance et du social business pour sortir de la crise économique. Extraits.

Jean-Luc Perron, délégué général de la Fondation Grameen Crédit Agricole.

D’après-vous, le social business est-il en mesure de concurrencer les entreprises classiques ?

Nous concevons le Social Business comme une réponse d’entreprise à un problème social. Dans le contexte des pays en voie de développement, il s’agira le plus souvent de donner aux plus pauvres l’accès à des biens et services essentiels dont ils sont privés : nourriture, eau potable, énergie, santé, éducation, services financiers… Ces entreprises sont des « entreprises normales » et sont donc en concurrence avec le marché, mais elles ont été créées pour atteindre un but social et y consacrent tous leurs moyens, en particulier elles réinvestissent les profits qu’elles pourraient dégager. Elles n’ont donc aucun privilège et doivent faire preuve d’innovation pour atteindre leur but social tout en atteignant l’équilibre économique.

Dans le contexte des pays du Nord, les « social business » remplissent souvent une mission de service public, à la place ou en complément d’actions conduites par les collectivités publiques : insertion de personnes handicapées, logement pour les plus déshérités, réinsertion de chômeurs de longue durée, réinsertion professionnelle d’anciens détenus etc. Dans ces cas-là, il est normal que tout en fonctionnant comme des entreprises, les social business bénéficient de dispositifs de subvention, ou d’un allégement des charges sociales, puisqu’ils contribuent par leur action à réduire le coût de ces situations pour la solidarité nationale.

Dans l’un et l’autre cas, les social business peuvent inventer des modèles innovants de production ou de distribution, tout à fait compétitifs par rapport à des entreprises normales.

Que manque-t-il au social business pour prendre son essor ?

Des entrepreneurs pour en prendre l’initiative et la direction ; des incubateurs pour en favoriser l’éclosion, en phase d’étude et de lancement ; des financeurs socialement motivés – social business angels et social business funds – pour en financer le développement ; un climat politique et médiatique porteur.

Source : Babyloan

1 commentaire:

  1. ... et des financeurs en amorçage pour qu'il y ait des projets dans lesquels investir !...

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