Convaincue que le microcrédit constitue une réponse efficace à la crise, la Commission européenne se montre décidée à soutenir le secteur. Dernière initiative en date : la publication, en anglais, d'un code de bonne conduite à destination des institutions de microfinance. Selon un fonctionnaire de Bruxelles, "c'est un marché en plein développement. Comme dans les pays du Sud, le microcrédit est un outil performant pour lutter contre le chômage en Europe, notamment dans les États de l'est de l'Union".
Muhammad Yunus, fondateur de la Grameen Bank et
propagateur du microcrédit au Bangladesh.
propagateur du microcrédit au Bangladesh.
Converger les pratiques des 27 pays de l'UE
En Europe, le nombre d'institutions qui délivrent des microprêts n'est pas connu précisément. Elles seraient entre 300 et 350, dans les 27 pays de l'Union. Leurs façons de travailler sont très disparates, notamment en raison de législations nationales dissemblables. Le code permettra sans doute de faire converger les pratiques.
Ce texte, dont la rédaction a été pilotée par l'université anglaise de Salford, est structuré en cinq chapitres : gouvernance, management du risque, indicateurs de reporting, système d'information, relation avec les clients et les investisseurs. Un sixième point, autour de la performance sociale, est prévu pour l'an prochain. "Comment diriger un organisme de microfinance ? Comment gérer la relation client-prêteur ? Quelle attitude adopter avec ceux qui ne peuvent rembourser le prêt ? Toutes ces questions sont abordées, dans le détail", explique un membre de la Commission européenne qui a travaillé sur le sujet. Environ 160 critères sont référencés. Ils sont classés par ordre d'importance. Certains s'adressent à toutes les institutions, d'autres uniquement aux grandes structures. "C'est un texte très ambitieux, souligne Laure Coussirat-Coustère, directrice des opérations de l'Association pour le droit à l'initiative économique (Adie). Le code sert d'abord à indiquer une direction, à montrer ce vers quoi nous devons aller".
Des interrogations, tout de même...
À ce stade, le code ne comporte aucune obligation. Ne s'engagent dans la démarche, pour essayer de coller aux critères, que les institutions qui le souhaitent. L'initiative suscite néanmoins des interrogations. Les professionnels aimeraient savoir si, à l'avenir, Bruxelles se servira du code pour délivrer ses subventions. Ils se demandent aussi qui payera l'audit servant à évaluer les institutions. Pour l'instant, les membres de la Commission européenne ne semblent pas savoir comment évoluera le projet. Ils envisagent de créer un site Internet permettant de rendre public le nom des organismes s'étant engagés dans la démarche. Ils assurent aussi réfléchir à la mise en place d'un label européen, d'ici un à deux ans. Bref, le secteur de la microfinance n'en est qu'au début du long chemin menant à une plus grande professionnalisation.
Source : La Croix.
Source : La Croix.
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