mardi 12 juin 2012

Genre et microfinance rurale: un parcours d'apprentissage en Ouganda

L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), en collaboration avec le Fond international de développement agricole (FIDA) et PROCASUR a lancé une initiative visant à renforcer l'accès des femmes aux microservices financiers. L'objectif de cette activité était également de cibler les techniciens de l'industrie de la microfinance en milieu rural et les aider à générer des programmes de microfinance efficaces pour les femmes et les hommes.

Voici le documentaire vidéo "Genre et microfinance rurale: Un parcours d'apprentissage en Ouganda", qui montre en quoi consiste cette initiative pour développer la microfinance au service des femmes.

lundi 11 juin 2012

Interview avec Muhammad Yunus sur la Grameen Bank

Dans un entretien donné au Nouvel Obs, Muhammad Yunus donne son avis sur le litige qui l'oppose au gouvernement du Bangladesh, concernant la Grameen Bank. Il a récemment obtenu le soutien de Hillary Clinton, tout comme celui de Nicolas Sarkozy. Extraits.

Muhammad Yunus, fondateur de la Grameen Bank.

Il y a un an, le gouvernement du Bangladesh vous obligeait à démissionner de la Grameen Bank. Que s’est-il passé depuis ?

Depuis un an, le gouvernement n’a cessé de tenter de faire dérailler le processus de nomination de mon successeur, mais le conseil a résisté. Il veut maintenant créer une commission de contrôle, pour imposer un comité de nomination externe, et pouvoir nommer un nouveau directeur, au lieu de respecter les statuts du conseil d’administration de la banque. Ceux-ci sont régis par une ordonnance de 1983, celle là même qui a crée la banque... C’est donc un point de rupture, en violation totale avec les droits civiques. 

Vous avez enregistré plusieurs dizaines de compagnies sous le nom de Grameen. A qui appartiennent-elles, et que vont-elles devenir ?

Il y a environ cinquante compagnies sous le nom de Grameen, que j’ai créées pour résoudre des problèmes sociaux. Je ne possède aucune action dans aucune d’entre elles. Ce sont des entreprises à but non lucratif, personne ne peut les posséder, et leurs profits sont réinvestis dans l’entreprise.

Que va-t-il maintenant se passer ?

Je crains que le gouvernement ne veuille prendre le contrôle de cette banque car elle est un levier politique très puissant. Si la société civile dans son ensemble, et la communauté internationale ne s’y opposent pas, ils changeront les règles et les lois qui constituent la Grameen. Si cette commission, crée ad hoc, donne des recommandations qui vont dans le sens de ce que veut le gouvernement, les millions de propriétaires de la banque n’auront plus la majorité au conseil, le gouvernement pourra nommer qui il veut. Ce sera alors le fonctionnement même de la banque qui sera affecté. On peut redouter que la corruption et les interventions politiques ne deviennent une réalité. La manière dont sont gérées les banques détenues par l’Etat au Bangladesh n’inspire pas confiance.

vendredi 8 juin 2012

Microfinance en Russie : 100.000 clients depuis 1999

En avril dernier, BNP Paribas Russie et le département Microfinance ont octroyé un prêt de 2 millions de dollars à l'institution de microfinance FINCA Russie. Les microcrédits de l'institution, avec une moyenne de 3.200 dollars ont aidé plus de 100.000 clients depuis le début des opérations en 1999. 64% des bénéficiaires sont des femmes. Entre 15-20% des clients sont des migrants russophones de l'ex URSS attirés par de meilleures conditions de vie dans une société multiculturelle et multiconfessionnelle et par des opportunités professionnelles au sein de la Fédération Russe.

 

Leur manque d'historique de crédit et leurs faibles revenus (environ 20% des clients vit en dessous du seuil de pauvreté) les empêchent d'obtenir un crédit du système bancaire traditionnel. Cette institution réalise un travail exceptionnel en comblant les attentes des clients : le taux de rotation des clients était d'à peine 3% en avril 2011.

De plus, FINCA a signé la SMART Campaign, effort mondial pour unir les institutions de microfinance autour d'objectifs sociaux communs. La SMART Campaign se focalise sur les problématiques suivantes : l'adéquation des produits, le surendettement, la transparence, des prix raisonnables, la protection des données privées et les méchanismes de résolution des plaintes

Source : Zonebourse.com

jeudi 7 juin 2012

Hillary Clinton soutient encore Yunus et la Grameen Bank

Hillary Clinton, qui a déjà rencontré Muhammad Yunus le 6 mai dernier, vient une nouvelle fois de plaider en faveur du fondateur de la Grameen Bank, qui fait actuellement l'objet d'une commission de travail gouvernementale.

Muhammad Yunus et Hillary Clinton à Dacca.

Dans une lettre adressée le 6 mai à la ministre des Affaires étrangères du Bangladesh, Dipu Moni, la chef de la diplomatie américaine a souligné qu'elle tenait en "haute estime" la Grameen Bank, rappelant que l'organisme aidait les citoyens les plus vulnérables, dont de nombreuses femmes. Elle a dit espérer que "l'intégrité de la banque, y compris sa gouvernance innovante, soit préservée en tant qu'outil de développement efficace pour les pauvres".

Pionnier de la microfinance, le Bangladais Muhammad Yunus a fondé cette banque en 1983 pour permettre aux plus pauvres de contracter de petits crédits, un concept qui a aidé des millions de foyers défavorisés au Bangladesh et qui a été ensuite développé dans d'autres pays émergents. Mais Muhammad Yunus, 71 ans, a été contraint à démissionner l'an dernier au terme d'un long bras de fer juridique qui l'a opposé au gouvernement.

La semaine dernière, Muhammad Yunus, s'est dit "extrêmement inquiet" que la Grameen Bank et ses dizaines d'entreprises affiliées, dont certaines sont très rentables, puissent passer sous le contrôle de l'Etat. Selon Muhammad Yunus, le gouvernement détient actuellement 3% de la banque tandis que le reste est aux mains de ses emprunteurs, dont plus de 95% sont des femmes issues de milieux ruraux défavorisés.

mercredi 6 juin 2012

Succès de Happy Life, le social game du microcrédit

La société Humano Games a lancé en juin 2011 le jeu "Happy Life", un social game solidaire dont le but est de sensibiliser l'internaute au microcrédit solidaire. Le jeu est disponible gratuitement sur Facebook. Il a déjà séduit 300.000 adeptes ! Le principe est simple : le joueur gère un commerce virtuel qui lui permet de développer son univers. En progressant dans le jeu, il se familiarise avec les principes du microcrédit via le charmant personnage de Rose, marchande de bonbons.


La réalité rejoint peu à peu la fiction, car le joueur est invité à découvrir les profils de véritables micro-entrepreneurs grâce aux plateformes partenaires Babyloan et Kiva. Il a alors l’occasion d’utiliser les points gagnés dans le jeu pour faire un don à ces entrepreneurs. Le but étant de créer un lien virtuel encourageant un engagement réel et solidaire pour le micocrédit.

Derrière votre écran, vous gérez un commerce tout en vous familiarisant avec les principes du microcrédit. L'argent récolté est alors réinjecté dans des microcrédits, virtuels, adossés à une monnaie fictive, le « happy cash ». Une fois la somme atteinte, un vrai investisseur prend le relais.

mardi 5 juin 2012

Avis de Jean-Luc Perron (Fondation Grameen Crédit Agricole) sur le social business

A l'occasion du Salon des Solidarités, organisé du 1er au 3 juin, Jean-Luc Perron, délégué général de la Fondation Grameen Crédit Agricole, a donné son point de vue sur le rôle de la microfinance et du social business pour sortir de la crise économique. Extraits.

Jean-Luc Perron, délégué général de la Fondation Grameen Crédit Agricole.

D’après-vous, le social business est-il en mesure de concurrencer les entreprises classiques ?

Nous concevons le Social Business comme une réponse d’entreprise à un problème social. Dans le contexte des pays en voie de développement, il s’agira le plus souvent de donner aux plus pauvres l’accès à des biens et services essentiels dont ils sont privés : nourriture, eau potable, énergie, santé, éducation, services financiers… Ces entreprises sont des « entreprises normales » et sont donc en concurrence avec le marché, mais elles ont été créées pour atteindre un but social et y consacrent tous leurs moyens, en particulier elles réinvestissent les profits qu’elles pourraient dégager. Elles n’ont donc aucun privilège et doivent faire preuve d’innovation pour atteindre leur but social tout en atteignant l’équilibre économique.

Dans le contexte des pays du Nord, les « social business » remplissent souvent une mission de service public, à la place ou en complément d’actions conduites par les collectivités publiques : insertion de personnes handicapées, logement pour les plus déshérités, réinsertion de chômeurs de longue durée, réinsertion professionnelle d’anciens détenus etc. Dans ces cas-là, il est normal que tout en fonctionnant comme des entreprises, les social business bénéficient de dispositifs de subvention, ou d’un allégement des charges sociales, puisqu’ils contribuent par leur action à réduire le coût de ces situations pour la solidarité nationale.

Dans l’un et l’autre cas, les social business peuvent inventer des modèles innovants de production ou de distribution, tout à fait compétitifs par rapport à des entreprises normales.

Que manque-t-il au social business pour prendre son essor ?

Des entrepreneurs pour en prendre l’initiative et la direction ; des incubateurs pour en favoriser l’éclosion, en phase d’étude et de lancement ; des financeurs socialement motivés – social business angels et social business funds – pour en financer le développement ; un climat politique et médiatique porteur.

Source : Babyloan

lundi 4 juin 2012

Microcrédit et réinsertion dans l'Eure et à Evreux sud

La mission locale pour l'insertion des jeunes de l'Eure et Évreux sud a signé avec le Crédit agricole mutuel de Normandie-Seine une une convention de partenariat d'aide aux 16-25 ans. La mission locale couvre environ un tiers du département. Dotée d'antennes ou de permanences de proximité, elle propose aux jeunes de 16 à 25 ans sortis du système scolaire, et parfois du système bancaire, « toute une palette d'outils et de dispositifs visant à les remettre dans le circuit ».


En 2011, 3.500 jeunes ont pu bénéficier de ses nombreux services. La convention qui vient d'être signée entre la mission locale et le Crédit agricole mutuel de Normandie-Seine est l'un de ces dispositifs destiné « à lever certains freins en matière d'insertion professionnelle et sociale ». L'accès à ce microcrédit relève de la mission locale la plus proche du domicile. Chaque jeune sera écouté, conseillé et accompagné dans son projet. Un minimum de revenu mensuel de 400 euros est demandé. Les projets peuvent être multiples : permis, voiture, logement, meubles, santé, transports, matériel professionnel, habits... pour un montant maximum de 3.000 euros remboursables, au plus, sur trois ans.

« Il y aura autant de demandes que de besoins, précise la présidente Sophie Buquet-Renollaud. Le microcrédit, ça marche ! » Sur cinq dossiers traités en 2011, cinq personnes travaillent. Seul un d'entre eux a connu un incident de parcours, en voie de négociation. En règle générale, « tous s'en sortent et deviennent autonomes », conclut la présidente.

Source : Paris-Normandie