Après plus d'une semaine de spéculation déjà résumée ici sur le licenciement de Muhammad Yunus de la Grameen Bank, la Haute Cour de Dacca vient de confirmer que le "père du microcrédit", 70 ans, a été relevé de ses fonctions de directeur général de la Grameen Bank, avec effet immédiat.
Muhammad Yunus, ex-Directeur général de la Grameen Bank,
à la sortie du tribunal de Dacca.
à la sortie du tribunal de Dacca.
Vers un appel de Muhammad Yunus
Dans un communiqué, la Grameen Bank s'est dit "très déçue" et compte "consulter ses avocats sur les prochaines étapes à suivre". Muhammad Yunus souhaite d'ailleurs faire appel du verdict. Selon Sara Hossain, une des avocate de Yunus, "nous ne sommes pas surpris, nous nous y attendions. La cour a simplement confirmé l'ordre illégal de la banque centrale du Bangladesh. Nous allons interjeter appel, nous espérons le faire dès demain".
Depuis le 2 mars, annonce du licenciement de Yunus par la Banque centrale du Bangladesh, les messages de soutien avait afflué : de l'Ambassade étasunienne au Bangladesh, de John Kerry, Président du Comité des affaires étrangères du Sénat des États-Unis, de Martin Hirsch, ancien président d'Emmaüs France, d'Arnaud Ventura, vice-président du groupe PlaNet Finance, ainsi que du Consultative Group to Assist the Poor (CGAP). Tilman Ehrbeck, président de CGAP et Vijay Mahajan, siégeant au conseil d'administration du CGAP, ont d'ailleurs écrit :
"Nous sommes très préoccupés par la campagne des ces derniers mois et des récentes actions en justice pour évincer Muhammad Yunus de la direction de Grameen Bank [...] Le large soutien international qu'a reçu le Professeur Yunus montre le rôle important que beaucoup de pays voient aujourd'hui dans l'inclusion financière. Nous ressentons également une plus grande prise de conscience et compréhension à un niveau politique dans plusieurs pays dont ceux du G-20 - de ce que l'inclusion financière puisse contribuer au développement social et économique".
Chaîne humaine des clients de la Grameen Bank
Le 5 mars, selon RFI, des milliers d'employés et de clients de la Grameen Bank avaient formé des chaînes humaines et demandé la fin du harcèlement dont Muhammad Yunus serait victime de la part du pouvoir. Selon Tanim Hussain Shawon, un des avocats, "la Banque centrale a inspecté la Grameen Bank durant les 12 dernières années. Durant toutes ces années, elle n'a jamais remis en question le renouvellement de son mandat (de directeur général). Cela donne des raisons de soupçonner qu'il s'agit d'un règlement de compte personnel contre Yunus".
Depuis plusieurs mois, de nombreuses personnalités de la microfinance s'accordent à dire que "l'affaire Muhammad Yunus" est avant tout une affaire politique. En effet, les relations entre Muhammad Yunus et la Première ministre Sheikh Hasina Wajed sont conflictuelles de longue date. En 2007, Muhammad Yunus avait accordé un entretien à l'AFP au cours duquel il avait déclaré que la politique au Bangladesh était simplement une affaire de "pouvoir pour faire de l'argent", ce qui lui valut une plainte pour diffamation déposée en janvier 2007 par un membre d'un petit parti de gauche.
Avec l'appel de Muhammad Yunus en perspective, il est sûr que cette affaire est loin d'être terminée.
Depuis plusieurs mois, de nombreuses personnalités de la microfinance s'accordent à dire que "l'affaire Muhammad Yunus" est avant tout une affaire politique. En effet, les relations entre Muhammad Yunus et la Première ministre Sheikh Hasina Wajed sont conflictuelles de longue date. En 2007, Muhammad Yunus avait accordé un entretien à l'AFP au cours duquel il avait déclaré que la politique au Bangladesh était simplement une affaire de "pouvoir pour faire de l'argent", ce qui lui valut une plainte pour diffamation déposée en janvier 2007 par un membre d'un petit parti de gauche.
Avec l'appel de Muhammad Yunus en perspective, il est sûr que cette affaire est loin d'être terminée.
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