jeudi 30 juin 2011

Microcrédit personnel à Rezé

Afin de lutter contre les effets de pauvreté qui touche 15% des habitants, les services sociaux de Rezé, en Loire-Atlantique, lancent trois nouvelles aides dont une pour faciliter le microcrédit.

D'après Samuel Landier, l'adjoint à la solidarité, Il y a 15% de ménages pauvres à Rezé. Depuis un an, avec les associations locales et le conseil général, les services de la Ville analysent les évolutions sociales. En réponse aux besoins identifiés, le centre communal d'action sociale (CCAS) met en place ce mois-ci trois nouvelles formes d'aides pour le microcrédit personnel, la mutuelle santé et le logement.

Rezé logo carte microcredit
Le microcrédit personnel avec le Crédit Mutuel

La Ville de Rezé travaille en convention avec le Crédit Mutuel. Dans les deux agences rezéennes, il y aura une écoute attentive du projet de la personne qui sollicite le crédit.

Celle-ci sera accompagnée par les agents du CCAS qui, comme les personnels de la banque, ont été formés par l'association Cresus (spécialiste du surendettement social). Les sommes prêtées vont de 500 € à 6 000 €, au taux de 3 %, à rembourser sur 6 à 60 mois. Samuel Landier explique : "ce microcrédit permettra de résoudre un problème de mobilité (la voiture pour aller au travail) ou de logement (en équipement), s'engager dans une formation, ou faire face à un souci de santé. Ce sera une respiration, un tremplin pour les étudiants, les apprentis, les jeunes travailleurs, les familles monoparentales, toutes les personnes qui sont aux minima sociaux". Le CCAS pense instruire une quarantaine de dossiers par an.

Source : Ouest-France.

mercredi 29 juin 2011

Tribune : de nouveaux partenariats pour l'économie sociale

Jean Deydier, président d'Emmaüs Défi, David Menasce, professeur associé à la chaire Entreprise et pauvreté à HEC, et Pierre Victoria, directeur adjoint du développement durable de Veolia Environnement, ont publié dans Le Monde la tribune "De nouveaux partenariats pour l'économie sociale". Le propos de cette tribune est de défendre le développement des partenariats public-privé (PPP) dans un esprit d'économie sociale. Ce que Muhammad Yunus, fondateur de la Grameen Bank et Prix Nobel de la Paix, appelle le social business. Lors de sa venue en France, en avril dernier, Yunus avait d'ailleurs participé à un colloque sur du Conseil économique, social et environnemental (CESE) à sur le social business. A cette occasion, il avait cité plusieurs projets sociaux portés par des multinationales : le joint-venture Danone-Grameen pour créer un yaourt enrichi en nutriments destiné aux enfants du Bangladesh ; le joint-venture entre l'ONG Cure 2 Children et le Grameen Healthcare Trust, destiné à soigner la thalassémie ; ou encore le projet Grameen Veolia Water, permettant de distribuer de l'eau potable à un village au Bangladesh.

Muhammad Yunus economie humaine social businessLe dernier ouvrage de Muhammad Yunus sur le social business.

L'économie sociale est-elle donc l'avenir de l'économie internationale ou un paravent de bonne conscience pour les multinationales ? Dans leur tribune, Jean Deydier, David Menasce et Pierre Victoria se défendent de social washing et défendent un partenariat raisonné entre multinationales, entreprises locales et autorités publiques. Extraits.

Pour un dialogue d'entrepreneurs à entrepreneurs

« Peut-on se risquer à espérer de réels partenariats entre organisations aux mandats et aux cultures certes différents, entre lesquelles la méfiance règne parfois, mais dont seule l'alliance semble à la hauteur des questions sociales contemporaines ? [...] »

« Les grandes entreprises n'ont ni l'expertise ni le temps pour s'imposer comme des "laboratoires sociétaux" de lutte contre la pauvreté. Dans cette perspective, leur rôle n'est pas de se substituer aux petites structures que de soutenir celles dont les solutions auront prouvé leur efficacité dans le temps. C'est dans cette perspective que les partenariats avec des organisations de l'économie sociale prennent tout leur sens : il s'agit bien, une fois des solutions définies à travers des projets pilotes par des associations de les répliquer à plus grande échelle et de les généraliser sur un territoire grâce à la puissance d'entreprises multinationales [...] ».

Grameen Veolia Water Bangladesh YunusPartenariat Grameen-Veolia Water pour la distribution de l'eau potable au Bangladesh.

Un meilleur partenariat entre les entreprises et les autorités publiques

« On le sait, la lutte contre la pauvreté ne saurait se limiter à la définition de nouveaux business models si innovants soient-ils, comme il est trop convenu de le dire. Il ne s'agit pas seulement de biens essentiels auxquels il faut donner accès mais aussi de liens sociaux et politiques à construire. C'est donc un projet de transformation sociale qui dépasse la logique de marché pour embrasser de multiples dimensions politiques et institutionnelles ».

« C'est dans cette perspective que les autorités publiques peuvent à la fois apporter leur légitimité de définition de l'intérêt public et leur expertise en termes de politiques sociales. Les responsables politiques peuvent considérablement stimuler ces nouvelles coopérations fondatrices d'une société plus inclusive ».

« Les partenariats que nous appelons de nos vœux, entre entreprises multinationales, entrepreneurs sociaux et élus locaux ne s'inscrivent ni dans une logique d'hybridation – chacun y apporte sa compétence et sa légitimité propre – ni de simple mécénat. Ils reposent au contraire sur une logique d'action collective et de "co-production" de solutions sociales [...] ».

Lire la tribune complète : "De nouveaux partenariats pour l'économie sociale".

mardi 28 juin 2011

PlaNet Finance récolte des fonds pour sauver les huîtres du Japon

Il y a 100 jours, un tremblement de terre suivi d'un tsunami ont gravement sinistré l'ostréiculture japonaise, frappant tout particulièrement la région de Sendaï. La solidarité s'organise avec l'ONG PlaNet Finance et la Fondation de France.

japan tsunami oyster huitre planet finance
Dans un premier temps, il s'agit d'envoyer là-bas des flotteurs et des cordages. Il s'agit aussi d'organiser une levée de fonds pour offrir aux ostréiculteurs le matériel dont ils ont besoin. Cette opération est baptisée France O-Kaeshi, « O-Kaeshi » étant le mot japonais pour exprimer un cadeau en retour que l'on fait au Japon.

Gen Sato, le représentant la Japan Oyster Association, organisme japonais de promotion de l'huître, effectue un déplacement en France. Il est venu en Charente-Maritime, puis à Cancale, où il a été accueilli par Stephan Alleaume. Le co-gérant des Parcs de Saint-Kerber est également président de l'Organisation de producteurs conchyliculteurs de Bretagne.

Le monde ostréicole dépend des naissains du Sanriku et, plus particulièrement, des huîtres de la péninsule d'Oshika qui a été l'endroit le plus exposé au tsunami. On estime à 7 millions d'euros la somme nécessaire pour relancer la filière ostréicole de la région. Déjà, plus de 3, 5 millions d'euros ont été trouvés au Japon.

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Le projet France O-Kaeshi bénéficie du soutien de l'Ambassade de France au Japon et de Jacques Attali, président de Planet Finance, qui a même prévu d'aller au Japon lors du lancement effectif du projet.

Les donateurs doivent adresser un mail à l'opération France O-Kaeshi à PlaNet Finance Japan (ktanaka@planetfinance.org) et PlaNet Finance Paris (achampey@planetfinance.org).

Sources : Ouest-France, La Lettre mensuelle.

lundi 27 juin 2011

Microcrédit à Lannemezan dans les Hautes-Pyrénées

A Lannemezan dans les Hautes-Pyrénées, la mairie et l'association Parcours Confiance, créée par la Caisse d’Épargne, ont signé un partenariat de microcrédit. Fabien Ferrer, directeur de l'Économie sociale et des tutelles de la Caisse d'Epargne, explique : " ce n'est pas de la charité, mais une aide, un recours, une bouée, sous certaines conditions, qui est proposé aux personnes, aux familles en difficulté".


Le microcrédit recréé une nouvelle passerelle au service de l'insertion économique à destination des particuliers exclus du crédit bancaire, mais aussi renoue des liens entre la banque et ces publics qui en ont été exclus. L'objet des prêts est destiné à aider un projet favorisant un parcours d'insertion, l'accès ou le maintien dans le logement, l'emploi, la formation professionnelle, l'obtention du permis de conduire… Dans cette première convention, seules les personnes résidant dans la ville de Lannemezan et pouvant prétendre à des aides sociales pourront en bénéficier. Un accompagnement budgétaire et une aide à la gestion éventuelle sont prévus. Un premier bilan sera réalisé à la fin du premier semestre.

Parcours Confiance est un dispositif, créé en 2006 par les Caisses d’Epargne en partenariat avec des associations et des collectivités, afin de promouvoir le microcrédit et l’accompagnement de publics confrontés à une situation d’exclusion bancaire.

samedi 25 juin 2011

BlueOrchard lance un fonds de microfinance en yuans

Selon le quotidien helvétique Le Temps, la société genevoise BlueOrchard veut se développer dans l'investissement socialement utile. Elle crée aussi une coentreprise en Mongolie-Intérieure.

blueorchard logo microfinance
Lors d'une conférence de presse organisée le 22 juin à Genève, Jean-Philippe de Schrevel, directeur général de BlueOrchard, a déclaré : "il y a 20 ans, on parlait de microcrédit, il y a dix ans, la notion s'est étendue à la microfinance, qui inclut par exemple l'assurance. Aujourd'hui, l'industrie va au-delà de la microfinance et l'on parle d'impact investing. En d'autres termes, les acteurs s'intéressent désormais à l'investissement à effet positif ou socialement utile, comme l'énergie propre, la santé ou l'éducation et cherchent des entreprises à but lucratif mais qui souhaitent avoir un impact social".

Dans la stratégie de BlueOrchard, cela s'est traduit par le lancement de nouveaux véhicules d'investissement. Le groupe a notamment mis sur pied un fonds en actions spécialisé dans le secteur de la santé en Inde. Il s'est également diversifié en lançant un fonds investissant dans les institutions de microfinance qui se trouvent au début de leur développement, pour ne pas se concentrer uniquement sur les leaders du secteur. D'autres projets sont en cours de finalisation, comme dans l'énergie solaire et, plus tard, un produit devrait s'intéresser à l'Afrique et à l'agriculture.

En ce qui concerne les investissements à impact positif, des initiatives allant dans le même sens ont émergé ces derniers mois à Genève. En 2010, Cédric Lombard, cofondateur de BlueOrchard, a notamment créé Impact Finance avec pour objectif d'évaluer les retombées sociales des microprêts accordés aux personnes pauvres.

microfinance chine

Une coentreprise en Chine pour développer la microfinance

En parallèle, BlueOrchard a annoncé hier la création d'une coentreprise en Chine avec Erdos Group et Dongge Group. Le partenariat, qui a le soutien du Bureau des finances de Mongolie-Intérieure, l'une des cinq régions autonomes de Chine, veut lancer un fonds en yuans ayant pour objectif de lever 350 millions de yuans (un peu plus de 38 millions d'euros). Le véhicule se concentrera sur les prêts et les participations au capital dans le domaine de la microfinance en Chine.

"Le fossé entre la Chine rurale et urbaine augmente le besoin pour les services de microfinance", a indiqué Ernst Brugger, président de BlueOrchard, rappelant que deux tiers des 750 millions de personnes vivant dans les zones rurales n'ont pas accès aux services financiers. "Nous espérons pouvoir développer la microfinance en Chine une fois que le fonds sera bien établi en Mongolie-Intérieure", a ajouté Jun Zhang, président du groupe Dongge.

vendredi 24 juin 2011

Yunus toujours inquiété par le Bangladesh

Dans un entretien donné le 23 juin au quotidien Süddeutsche Zeitung, Muhammad Yunus, chassé de la tête de la Grameen Bank, pionnière du microcrédit qu'il a fondée à la demande de son gouvernement, craint que d'autres activités sociales qu'il a lancées soient également saisies.

muhammad yunus grameen bank microfinanceMuhammad Yunus, fondateur de la Grameen Bank et Prix Nobel de la Paix en 2006.

Yunus explique : "j'ai fondé un certain nombre d'entreprises sociales ces dernières années, des entreprises dont le but n'est pas de faire des bénéfices, mais d'aider les gens". Toutes ces entreprises "portent le nom de Grameen et le gouvernement considère qu'elles appartiennent donc à la banque. Mais ce n'est pas vrai, elles sont légalement indépendantes et poursuivent d'autres buts. C'est effrayant de voir comme toutes ces choses que j'ai bâties menacent de s'écrouler".

Parmi ces entreprises figurent notamment des collaborations avec le groupe alimentaire français Danone pour produire des yaourts destinés aux populations sous-alimentées ou avec avec le conglomérat industriel allemand BASF pour distribuer des moustiquaires.

Selon lui, le gouvernement cherche également "à modifier les statuts de la Grameen Bank pour étendre son emprise" sur l'institution, et il craint qu'une fois nationalisée, sa banque verse dans la mauvaise gestion et l'inefficacité.

Voir également

- Muhammad Yunus et la crise de la microfinance
- Muhammad Yunus, le microcrédit et les mégaprofits
- Muhammad Yunus, licencié de la Grameen Bank

Colloque international sur la microfinance le 8 juillet 2011 à Paris

En marge de la réunion des suppléants du G20 qui aura lieu les 9 et 10 Juillet 2011, la Banque de France organise, conjointement avec l’Observatoire de la microfinance, et en association avec la Caisse des Dépôts et Consignations, un colloque sur la microfinance le 8 Juillet 2011. Les débats se dérouleront à Paris, dans l’enceinte du Sénat.

Parmi les intervenants, on peut noter la présence de Muhammad Yunus (fondateur de la Grameen Bank), Jacques Attali (président du Groupe PlaNet Finance), Kurt Koenigsfest (Président de Bancosol), Robert Christen (Président de la Fondation Bill and Melinda Gates) et Arnaud Poissonnier (Président de Babyloan).

muhammad yunus microfinance grameen bank social businessMuhammad Yunus, fondateur de la Grameen Bank, défenseur de la microfinance et du social business.

Quatre table-rondes permettront d’aborder la microfinance sous des angles différents.
  1. Dans quelle mesure la mesure la microfinance peut-elle participer à l'inclusion financière et à la réduction de la pauvreté ?
  2. Quelles leçons peuvent tirer les pays du Nord des pratiques de microfinance dans les pays du Sud ?
  3. Le financement de la microfinance : mobilisation des ressources locales, transferts d'épargne du Nord vers le Sud, financement internationaux.
  4. La régulation de la microfinance.

Programme complet :

8.45 ACCUEIL DES PARTICIPANTS

9.00 – 9.15 ALLOCUTION D’OUVERTURE

Jean ARTHUIS, Président de la commission des Finances, du Contrôle budgétaire et des Comptes économiques de la Nation

9.15 – 9.30 INTRODUCTION

Christian NOYER, Gouverneur, Banque de France

9.30 – 11.00 DANS QUELLE MESURE LA MICROFINANCE PEUT-ELLE PARTICIPER À L’INCLUSION FINANCIÈRE ET À LA RÉDUCTION DE LA PAUVRETÉ ?

L’objectif de la microfinance est de faciliter l’accès à des services financiers, en particulier le crédit aux micro-entrepreneurs, en marge du système bancaire classique. La microfinance peut apparaître a priori à la fois comme un outil de lutte contre l’exclusion bancaire et d’émancipation économique des acteurs locaux. La réduction de la pauvreté en serait le corollaire. Toutefois, l’impact social et économique de la microfinance semble conditionné aux niveaux de développement et d’inclusion financière d’un pays, selon qu’il s’agit de pays développés, émergents ou en voie de développement. Cette table-ronde permettra de confronter les expériences de microfinance observées dans différents pays, afin d’évaluer l’impact de la microfinance et ses limites.
Grand orateur Augustin DE ROMANET, Directeur Général, Caisse des Dépôts et Consignations
Président Maria NOWAK, Présidente fondatrice, ADIE
Intervenants
Pervenche BERES, Députée, Parlement européen
Essma BEN HAMIDA, Présidente, ENDA
Robert CHRISTEN (à confirmer), Président, Fondation Bill and Melinda Gates
Stuart RUTHERFORD, Président – Fondateur, Safesave
Jean-Michel SEVERINO, Président, I&P Conseil
Rafael JABBA, Principal Investment Officer, Banque Africaine de Développement
In CHANNY, Président, ACLEDA Bank
11.00 – 11.30 PAUSE CAFÉ

11.30 – 13.00 QUELLES LEÇONS PEUVENT TIRER LES PAYS DU NORD DES PRATIQUES DE MICROFINANCE DANS LES PAYS DU SUD ?

La transposition des expériences de microfinance dans les pays du Sud, « point de départ » de la microfinance, aux pays du Nord sera au coeur des débats de cette table-ronde. L’objectif étant d’assurer le développement du secteur microfinancier dans les pays du Sud, tout en préservant les objectifs initiaux de la microfinance, et d’identifier les facteurs de croissance de ce secteur dans les pays du Nord.
Président Jacques ATTALI (à confirmer), Président, Planet Finance
Intervenants
Dov ZERAH, Directeur Général, AFD
Kurt KOENIGSFEST (à confirmer), Président, Bancosol
Chris DE NOOSE, Directeur général, Fédération Nationale des Caisses d’Épargne/ World Savings Bank Institute
Njuguna NDUNG’U (à confirmer), Gouverneur, Banque Centrale du Kenya
Alfred HANNIG, Directeur exécutif, AFI
Jean-Luc PERRON, Délégué Général, Grameen Crédit Agricole
Bold MAGVAN, CEO, XAC Bank
13.00 – 13.15 ALLOCUTION DE FIN DE MATINÉE

Christine LAGARDE, Ministre des finances, de l’économie et de l’Industrie
Ou Michel CAMDESSUS, Gouverneur honoraire de la Banque de France, Président de l’Observatoire de la microfinance

13.15 – 14.30 DÉJEUNER

14.30 – 14.45 ALLOCUTION D’OUVERTURE DE L’APRÈS-MIDI

Christine LAGARDE, Ministre des finances, de l’économie et de l’Industrie
Ou Michel CAMDESSUS, Gouverneur honoraire de la Banque de France, Président de l’Observatoire de la microfinance

14.45 – 16.15 LE FINANCEMENT DE LA MICROFINANCE : MOBILISATION DES RESSOURCES LOCALES, TRANSFERTS D’ÉPARGNE DU NORD VERS LE SUD, FINANCEMENTS INTERNATIONAUX

Cette table-ronde s’intéressera aux enjeux liés au financement des institutions de microfinance par la mobilisation des ressources locales et les transferts d’épargne du Nord vers le Sud (migrants, épargnants du Nord). La mobilisation des ressources locales représente un défi important pour les institutions de microfinance dans un contexte de refinancement bancaire difficile. Par ailleurs, les transferts d’épargne du Nord vers le Sud participent de plus en plus au modèle économique de la microfinance, et font l’objet de nombreux travaux de réflexion dans le cadre d’instances internationales, dont en particulier le G20.
Président Tilman EHRBECK (à confirmer), Président, CGAP
Intervenants Daniel LEBEGUE, Président, Épargne sans frontière
Arnaud POISSONNIER, Président, Babyloan
Plutarchos SAKELLARIS (à confirmer), Vice-Président, Banque Européenne d’Investissement
Rémy RIOUX ou Delphine D’AMARZIT, Direction du Trésor, Ministère de l’Économie, des Finances et de l’Industrie
Nestor ESPENILLA (à confirmer), Sous-Gouverneur, Banque centrale des Philippines
Koid SWEE LIAN (à confirmer), Directeur de la protection de la consommation, Banque Centrale de Malaisie
Marc BICHLER, Président, Plateforme Européenne de la Microfinance
16.15 – 16.45 PAUSE CAFÉ

16.45 – 18.15 LA RÉGULATION DE LA MICROFINANCE

Alors que certains pays en développement et émergents ont mis en place des outils spécifiques de régulation des activités microfinancières, la question se pose de savoir si et dans quelle mesure ces outils de régulation doivent être généralisés ou adaptés aux contextes locaux. En outre, des groupes internationaux de travail sur les questions de normalisation, tels que le Comité de Bâle, ont affirmé leur intention de promouvoir et d’harmoniser les réglementations dans le domaine de la microfinance. Cette table-ronde permettra également d’aborder la question de l’émergence des nouvelles technologies de l’information, en particulier le développement des initiatives de « mobile banking », et leurs conséquences sur la gestion des institutions de microfinance, comme sur la nature des opérations financées dans ce cadre (en lien avec la table ronde 3).
Grand orateur Muhammad YUNUS, Président, Grameen Bank
Président Agustín CARSTENS, Gouverneur, Banque Centrale du Mexique
Intervenants Karl CORDEWENER, Secrétaire général, Comité de Bâle sur le contrôle bancaire
Abderrahim BOUAZZA, Responsable de la Direction de la Supervision Bancaire, Banque Centrale du Maroc
Eric DUFLOS (à confirmer), Expert senior en microfinance, CGAP
Antoine TRAORE (à confirmer), Adjoint au Directeur des établissements de crédit et de microfinance, BCEAO
Muliaman D.HADAD (à confirmer), Sous-Gouverneur, Banque Centrale d’Indonésie
Chuck WATERFIELD, Président, MF Transparency
Vijay MAHAJAN, Président, Basix
18.15 – 18.30 CONCLUSIONS

Jean-Pierre LANDAU, Second Sous-gouverneur de la Banque de France

jeudi 23 juin 2011

PlaNet Finance coache des femmes à Madagascar

Selon L'Express de Madagascar et le Courrier de Madagascar, les femmes entrepreneurs de la capitale Antananarivo, issues de familles démunies bénéficient depuis janvier 2011 d'un suivi et encadrement économique et social, et ce pour une durée de trois ans. C'est la mission du programme Babeo (Appui à la femme microentrepreneur via la microfinance et développement de structures de prise en charge des enfants), financé par l'Union Européenne et coordonné par l'ONG Planet Finance.

microfinance madagascar programme babeo planet financeCommerçante de Madagascar aidée par la microfinance.

Le projet vise à sensibiliser 1.500 femmes à entrepreneuriat et à accompagner 300 femmes dans le développement de leur activité professionnelle. Ces actions visent à alléger leurs responsabilités pour leur permettre de mener à bien leurs activités génératrices de revenus, comme la facilitation de l'accès de leur progéniture dans des infrastructures d'accueil (crèches, etc...). Lizah Ndrialisoa, coordinatrice du programme Babeo PlaNet Finance, explique : "d'après les études que nous avons menées, la plupart des femmes qui exercent de petites activités sont accompagnées d'un enfant de moins de cinq ans, et cette situation est un obstacle aux développement de leurs activités".

Assistance aux IMF

Côté financier, des institutions de microfinance apporteront leur appui technique dans ce secteur où les femmes ont plus de visibilité, avec 70 % de représentativité. L'objectif est de mettre à la disposition de ces dernières les offres les plus adéquates pour leurs besoins financiers. Pratiquement, des coachs seront mis à leur disposition sur les lieux de travail pour prendre en compte les lacunes et avancer des recommandations.

Hary, une bénéficiaire du programme Babeo PlaNet Finance, se réjouit : "en tant que mère, épouse et travailleuse, nous avons plusieurs responsabilités simultanées. L'idée de coaching nous permettra d’y voir plus clair dans ce que nous entreprenons".

mercredi 22 juin 2011

Khaled Ben Jilani et la microfinance en Tunisie

Portail Microfinance a publié un entretien avec Khaled Ben Jilani, membre du think-tank au service du développement économique et social de la Tunisie TOUNES2020 et partenaire de la conférence "Microfinance en Tunisie : Réalités et Perspectives" organisée les 20 et 21 avril 2011. Un résumé de la conférence est disponible ici. Dans cet entretien, Khaled Ben Jilani revient sur le développement de la microfinance en Tunisie et sur les préconisations issues de la conférence d'avril 2011.

Khaled Ben Jilani, du think-tank TOUNES2020.

Quatre ministres tunisiens ont pris la parole en ouverture de la Conférence, c’est le signe d’une réelle volonté partagée au niveau du gouvernement de transition de développer la microfinance ?

Clairement, le développement de la microfinance est l’un des thèmes prioritaires de ce gouvernement de transition qui y voit un moyen efficace de lutte contre l’exclusion. Néanmoins, il nous semble que la microfinance seule ne peut répondre à tous les impératifs économiques du pays en terme de lutte contre la pauvreté. La microfinance doit être intégrée à une stratégie plus large de relance d’une petite économie de quartier et des régions, et pourrait ainsi apporter sa pierre à l’édifice de développement du pays.

Quelles sont les principales entraves au développement du secteur de la microfinance en Tunisie aujourd’hui ?

Jusqu’à aujourd’hui, la microfinance tunisienne n’a pas été au centre de la politique nationale de développement. En particulier, les gouvernements passés n’ont quasiment pas légiféré sur le secteur, le laissant orphelin d’une réglementation cadre et d’une politique de développement du secteur.

De plus, la majorité des acteurs actuels ont été contraints de mettre en œuvre une politique de crédit basée sur l’appartenance politique de leurs clients et bénéficiaires et leur proximité au parti au pouvoir (vs. leur intégrité et solvabilité).

Enfin le secteur a été circonscrit aux formes d’associations et d’ONG, excluant de facto toutes sociétés de microfinance promues par des acteurs privés. Pour toutes ces raisons, et à la notable exception d’Enda Interarabe, le secteur est resté extrêmement fragmenté, avec plus de 280 associations de microfinance recensées, principalement dépendant des refinancements étatiques.

La conférence a été suivie d’une séance de travail restreinte visant à établir une feuille de route. Quelles prochaines étapes préconise-t-elle ?

Le gouvernement actuel est conscient des enjeux que peut revêtir le secteur et travaille sur un plan de relance du secteur sur trois différents axes.

D’abord, le ministère des Finances prépare une nouvelle réglementation devant permettre plus de flexibilité à l’évolution du secteur. En particulier, cette réglementation devrait permettre l’émergence de nouveaux types d’acteurs sous forme de société ou la transformation d’associations en sociétés de microfinance.

Ensuite, le gouvernement a commencé l’élaboration d’un cadre et d’une stratégie de la microfinance. Ce cadre a pour objectif de mieux structurer un écosystème propice au développement du secteur au travers par exemple de la création de solutions de refinancement et de garantie des institutions de microfinance.

Enfin, une relance du secteur ne peut se faire sans un accompagnement des petits acteurs vers un modèle viable. Pour cela, le gouvernement devrait mettre à la disposition des acteurs qui en ont la volonté des instruments leur permettant de s’institutionnaliser, de se regrouper et de repartir sur des bases saines.

Pensez-vous que la microfinance en Tunisie est en train de vivre un tournant ?

Si elle ne le vit pas déjà, elle s’y prépare oui. Tout dépendra de la flexibilité introduite par la nouvelle réglementation en microfinance et de la volonté des acteurs, existants et nouveaux de se saisir de cette nouvelle politique. Dans tous les cas de figure, si la microfinance n’a fait qu’amorcer ce tournant, le microcrédit en Tunisie, lui, ne sera jamais plus comme avant.

mardi 21 juin 2011

microStart ouvre sa deuxième agence de microfinance en Belgique

Après le succès rencontré par sa première agence à Saint-Gilles, microStart, l'institution de microfinance belge créée par l'Adie, BNP Paribas Fortis et le Fonds Européen d'Investissement, a inauguré le 20 juin sa deuxième agence-pilote à Schaerbeek, une commune durement touchée par le chômage mais dynamique en matière d'entrepreneuriat populaire.

Microstart microfinance Belgique Schaerbeek
L'agence microStart de Schaerbeek s'adresse à tous les habitants du nord de Bruxelles, dans un souci de proximité et de service à ses futurs clients. Outre des microcrédits, les microentrepreneurs pourront également bénéficier de services d'accompagnement gratuits.

Les missions de microStart sont les suivantes :
  1. Financer, avec microStart Scrl-fs, les micro-entrepreneurs exclus du système bancaire et plus particulièrement les allocataires du revenu d’intégration dans des zones urbaines défavorisées ;
  2. Apporter, avec microStart Support asbl un accompagnement adapté aux micro-entrepreneurs comme l’éducation financière, l’aide juridique et l’appui à la formalisation ;
  3. Contribuer à l’amélioration de l’environnement de la création d’entreprises pour les publics en difficulté.

lundi 20 juin 2011

Mansour Ndiaye candidat à la Présidentielle 2012 au Sénégal

Selon Sud Online, l’expert en microfinance Mansour Ndiaye a annoncé officiellement le 17 juin sa candidature pour l’élection présidentielle de 2012 du Sénégal. Mansour Ndiaye a choisi comme slogan "la force de l’espoir ou Dooley Yaakaar".

Mansour Ndiaye microfinance candidat élections présidentielles Sénégal 2012Mansour Ndiaye, expert en microfinance et candidat aux élections
présidentielles du Sénégal.

Pour le candidat indépendant qui dit inscrire son action "dans un fort élan de rassemblement des forces démocratiques" afin d’incarner "une idéologie centriste, pour une véritable alternative au Sénégal", cette candidature sera "le lieu de la concrétisation de l’équité, de la lutte contre la discrimination et de l’injustice sous toutes ses formes". Et de faire remarquer, dans son adresse, qu’avec lui, "l’esprit partisan devra cesser et la nouvelle dynamique que nous emprunterons permettra d’organiser, de faire contribuer l’ensemble des citoyens à l’œuvre de construction nationale".

Le candidat Mansour Ndiaye a précisé qu’il entendait incarner un centrisme rassembleur qui se place comme "une troisième voie". Pour autant, il a indiqué que "notre centrisme ne se situe pas entre les clivages gauche-droite, mais il se décale vers une troisième voie, qui sera le point de ralliement de tous les hommes et femmes qui considèrent que le monde s’est toujours construit à partir d’idées-forces, mais dans la paix et l’humilité".

Mansour Ndiaye, âgé de 41 ans, est diplômé de l’université Gaston Berger de Saint-Louis et qu’il a mené des missions et programmes pour le compte des bailleurs de fonds dans des pays comme le Mali, le Burkina, la Mauritanie, le Rwanda.

vendredi 10 juin 2011

GDF Suez lance un site pour le microcrédit

GDF Suez lance un site intranet dédié au microcrédit développé en collaboration avec Microworld, dont le groupe énergétique est partenaire fondateur. Ce site, mis en ligne à l'occasion de la semaine du microcrédit, offre pour la première fois l'opportunité aux 218.000 collaborateurs du groupe d'aider à la création et au développement de microentreprises dans le monde via le microcrédit.

Gérard Mestrallet, PDG de GDF Suez.

Leur aide prend la forme d'un prêt à taux 0% de 20 euros minimum, remboursable sous six à 18 mois, qu'ils peuvent choisir de réinvestir à son terme ou non. Les prêts sont garantis par les institutions de microfinance locales qui ont identifié les microentrepreneurs.

Selon Jacques Attali, Président du groupe PlaNet Finance, "notre partenariat avec GDF SUEZ, qui existe depuis 2006, est le signe d’une formidable complémentarité entre nos valeurs et nos méthodes. MicroWorld permettra d’associer aussi tous les collaborateurs du Groupe GDF SUEZ à ce partenariat éthique".

De son côté, Gérard Mestrallet, PDG de GDF Suez, déclare : "la mise en place de mécanismes de solidarité tout en développant l’esprit d’entreprise me paraît essentiel. Un groupe comme le nôtre se doit de porter des valeurs universelles de solidarité et d’entraide, c’est un engagement naturel intimement lié à nos activités.»

- Lire aussi : Microworld : le microcrédit en un clic.
- Site de Microworld.

Le Fonds d'emprunt Québec s'agrandit dans la microfinance

Le Fonds d'emprunt Québec grandit et passe du microcrédit aux petits entrepreneurs à la microfinance, pour répondre à des besoins financiers d'entrepreneurs et de citoyens qui passent sous la vision radar des grandes institutions financières. Ainsi, on ajoutera la microassurance et l'investissement socialement responsable et l'épargne comme réponse à la précarité financière.


Selon Linda Maziade, directrice générale du Fonds d'emprunt Québec, " les instituts de microfinance existent ailleurs dans le monde, mais il n'y a rien de semblable au Québec ou au Canada. Il y en a en France, en Belgique, en Afrique et même aux États-Unis. La microfinance vise à rendre des produits financiers accessibles à des entrepreneurs et à des gens qui ne peuvent pas avoir de financement dans les institutions bancaires traditionnelles. Nous y songeons depuis cinq ans et nous avons étudié différents modèles avant de nous lancer dans le prédémarrage que nous annonçons".

Les nouveaux produits financiers de microfinance devraient être accessible d'ici deux ans, en priorité pour les entrepreneurs déjà en affaires et en devenir. Le projet de règlementation sera analysé par l'Autorité des marchés financiers et le gouvernement pour que tout se fasse dans les règles.

Un fonds... et des résultats

Pour illustrer la croissance mondiale des instituts de microfinance, Mme Maziade souligne que le nombre d'entrepreneurs inscrits est passé de 14 millions en 2000 à 91 millions. Dans la même période, le total des prêts est passé de 7 milliards $ US à 65 milliards $ US, et le total de l'épargne en 2010 était de 27 milliards $ US.

Linda Maziade, directrice générale du Fonds d'emprunt Québec.

Quant aux résultats du Fonds d'emprunt, elle note que 315 000 $ ont été versés pour les 31 projets d'entreprises qui ont favorisé la création ou le maintien de 70 emplois. Elle rapporte un nombre record de 10 000 heures d'accompagnement d'entrepreneurs en affaires ou de futurs entrepreneurs. Depuis la création du fonds en 1997, le taux de survie des entreprises est de 63 % après cinq ans et le taux de remboursement des prêts s'élève à 90 %.

Le rapport annuel de l'organisme peut être consulté sur le site web http://web.fonds-emprunt.qc.ca dans la section documentation.

Source : Le Soleil.

jeudi 9 juin 2011

Interview d'Arnaud Poissonnier sur Babyloan et le microcrédit

Dans son édition du 7 juin, le quotidien Nord Éclair a publié un entretien avec Arnaud Poissonnier, Roubaisien et fondateur du site de microcrédit en ligne Babyloan. En deux ans, 6.000 projets ont été financés.


Quel a été votre parcours ?

Je suis né et j'ai habité 25 ans à Roubaix. Mon père était notaire. Moi, j'étais plutôt un cancre à l'école. Après le lycée Saint-Adrien, je suis parti en fac de droit. J'ai fini par terminer mes études de notaire, j'ai aussi passé un master de gestion d'entreprise, puis j'ai suivi mon épouse à Paris et j'ai commencé à travailler dans une banque. J'avais pour clients des grands comptes, des gens très riches. Au bout de douze ans, je ressentais une forme d'ennui. Je me suis retrouvé un peu par hasard en charge du développement durable dans la banque où Lienje travaillais. Je n'y connaissais rien et à vrai dire, le sujet ne passionnait pas mes collègues. Fin 2004, il y a eu le tsunami et on a collecté des fonds pour Acted, une très grosse ONG. Là, on a mis en place un groupe de travail mais c'était difficile. Puis je suis parti au Tadjikistan deux semaines, et je me suis pris une grosse claque.

C'est-à-dire ?

On comprend mieux ce que veut dire la misère, quel est l'intérêt du microcrédit. D'un seul coup, tout devenait concret. Je me posais beaucoup de questions sur ma carrière. Fin 2005, j'ai quitté la banque pour être détaché chez Acted, avec l'idée de monter ensuite une activité. J'ai découvert le site américain Kiva, qui propose du microcrédit en ligne. J'ai trouvé l'idée géniale. je me suis associée à une jeune qui sortait de l'Edhec, Aurélie Duthoit, pleine d'idées, et on a créé babyloan.org (ce qui veut dire « bébé prêt », et évoque aussi Babylone).

Quel est le principe de ce site ?

On propose aux particuliers d'être des prêteurs. Ils voient des projets, qui sont chiffrés. Ça va de la création d'une épicerie à une activité de location de robes de mariées. Les « babyloaniens » décident quel projet ils veulent soutenir. La mise minimum est de 20 €, il n'y a pas de maximum. On prête pour une durée de 3 à 12 mois, sans intérêt. C'est-à-dire que si on prête 700 €, ce qui est le montant moyen des prêts demandés à l'étranger, on récupère 700 €. L'Adie (association pour le droit à l'initiative économique) est notre partenaire en France où le montant moyen du prêt est de 3 000 €. La première à avoir été aidée, c'est Delphine, une coiffeuse à domicile à Angers. Son activité marche bien.

Arnaud Poissonnier, fondateur de Babyloan.org.

Quel est le risque pour le prêteur ?

Nous servons d'intermédiaire ente les prêteurs et les agences de microcrédit qui sont dans les pays (Vietnam, Cambodge, Philippines, Tadjikistan, Bénin, Togo, Équateur, Pérou, Nicaragua et France). On sélectionne ces organismes avec la plus grande prudence. Donc le risque est vraiment très limité, sauf si l'organisme se casse la figure. Le prêt ne se fait pas directement au bénéficiaire. Donc qu'il réussisse ou pas, le prêteur sera remboursé. 98 % des bénéficiaires du microcrédit remboursent effectivement leurs prêts.

Pas de regret de votre ancien métier ?

Aucun ! J'ai retrouvé le sens qui manquait parfois à ce que je faisais. Là, c'est vraiment du prêt pour des gens qui en ont vraiment besoin. Il faut savoir que 90 % de la population mondiale n'a pas accès au crédit. Ce qu'on fait est très concret. Au bout, il y a des gens qui font vivre toute une famille. Presque 6 000 projets ont été aidés, il faut multiplier ce chiffre par 5 au moins pour avoir le nombre de personnes qui vivent grâce à ça ! Ce qui me plaît, c'est qu'on est dans l'aide, pas du tout dans l'assistanat. On sait qu'il y a un véritable accompagnement des porteurs de projets.

Quels sont les projets de babyloan.org ?

On est dix salariés et quatre stagiaires à Paris. On va faire enter la Palestine dans les quinze jours. On espère aider encore plus de porteurs de projets. Les besoins sont immenses. On organise aussi comme ce mardi au café de l'Odéon à Lille des apéros solidaires.

Qui sont les prêteurs ?

On a une aide-soignante à Lyon qui chaque mois prête 20 % de son salaire. On a des gens de tous les milieux, qui sont contents de faire un geste utile. Le microcrédit est un outil d'expression de la dignité humaine.

- Lire également : "Arnaud Poissonnier et le microcrédit en Tunisie".

mercredi 8 juin 2011

Semaine du microcrédit 2011

Organisée par l'Association pour le droit à l'initiative économique (ADIE), la septième semaine du microcrédit a débuté le 7 juin. Jusqu'au 10 juin, des forums se tiendront à Paris, Marseille, Lille, Bordeaux, Lyon, Nantes ainsi qu'en Outre Mer. Cette manifestation a un objectif principal : offrir une notoriété supplémentaire au microcrédit.

ADIE semaine microcredit 2011 france
L'Adie vise 25.000 prêts d'ici 2015

En 2010, la Semaine du microcrédit avait permis à près de 40.000 personnes à travers la France de s'informer sur le microcrédit et à 7.500 d'entre elles de faire part à l'Adie de leur volonté d'obtenir un microcrédit pour créer leur propre activité. Cette année, Catherine Barbaroux, Présidente de l'Adie depuis le 16 mars dernier, veut faire mieux : "nous souhaitons voir progresser de 10 % le nombre de microcrédits accordés par rapport à l'année dernière afin d'atteindre 13.200 prêts. Si la reprise se confirme, il est important d'accélérer la croissance des microcrédits pour accompagner ce mouvement. D'ici 2015, nous visons 25.000 prêts environ, ce qui correspond à un doublement par rapport à l'année dernière.

Développement de la microfinance en France

Le microcrédit français existe depuis une vingtaine d'années, mais son usage s'est multiplié depuis 2007 . Plus de 37.000 emplois ont été créés ou maintenus en 2010 grâce à lui, estime le Baromètre de la microfinance 2011.

Ce potentiel a poussé le gouvernement à soutenir le microprêt. La loi Lagarde de juillet 2010 est un texte " significatif ", estime Paul Loridant, actuel secrétaire général de l'Observatoire de la microfinance. Elle autorise, notamment, les particuliers à prêter à un créateur d'entreprise en France et non plus uniquement dans les pays du Sud. Arnaud Poissonnier, fondateur de Babyloan, un site permettant le microprêt entre particuliers, explique : "certains bienfaiteurs préfèrent prêter en France ".



- Site de l'Adie.
- Suivre les communiqué de l'Adie pour la Semaine du microcrédit 2011.

lundi 6 juin 2011

Microbanque dans l'Inde profonde

Le 3 juin, Le Monde a publié un article sur le développement de la microbanque dans l'Inde rurale, afin de lutter contre l'exclusion bancaire. Le gouvernement a ordonné à toutes les banques d'étendre leur présence dans les villages de plus de 2.000 habitants, d'ici à mars 2012. Aujourd'hui, seuls 41 % des Indiens utilisent un compte, et 5 % des 600.000 villages possèdent une agence bancaire. Des correspondants bancaires sont ainsi employés par la SEED, une organisation mandatée par la Punjab National Bank pour ouvrir des comptes dans les régions les plus reculées de l'Haryana, un État du nord du pays.

Punjab National Bank PNB microfinance
Lutter contre corruption

L'article explique que créer des comptes bancaires permettra également de réduire la corruption :
"Pour le gouvernement, la création de ces comptes permet de réduire la corruption. En Inde, les subventions de l’État passent de main en main avant d'arriver au bénéficiaire. Et il arrive que même les morts continuent de recevoir des allocations. Désormais chaque roupie dépensée par le gouvernement arrivera directement sur le compte en banque du bénéficiaire. Le gouvernement indien pourrait ainsi économiser jusqu'à 16 milliards d'euros chaque année, selon les estimations du cabinet de conseil McKinsey."

microfinance india punjab
Le développement conjoint de la microfinance

"Bientôt la SEED espère même proposer des services financiers comme des microcrédits, des produits d'assurances, et pense même vendre des lampes solaires. « Pour l'instant, estime Mohan Tanksale, directeur de la Punjab National Bank, les besoins des clients en milieu rural sont très limités, contrairement à ceux des zones urbaines. Mais dans les villages, le marché n'est pas saturé, il va donc connaître une forte croissance."

"Les campagnes n'avaient jusque-là connu que les organismes de microfinance, accusés dans certains districts de conduire les villageois au surendettement et parfois au suicide. Or le métier de banquier ne s'improvise pas. Il faut proposer des crédits à des taux raisonnables et surtout s'assurer de la solvabilité des emprunteurs."

jeudi 2 juin 2011

Le microcrédit en France par Catherine Barbaroux (Adie)

En prévision de la septième édition de la Semaine du microcrédit organisée du 7 au 11 juin par l'Association pour le droit à l'initiative économique (Adie), La Tribune a interrogé Catherine Barbaroux, présidente de l'Adie depuis le 16 mars dernier. Elle y explique les missions de l'Adie, le développement de la microfinance en France et les taux d'intérêt des microcrédits.

Catherine Barbaroux ADIE microcredit microfinance
Pouvez-vous rappeler les principales missions de l'Adie ?

Nous cherchons à financer mais aussi à accompagner des micro-entrepreneurs qui n'ont pas accès au crédit bancaire et plus particulièrement les chômeurs et les allocataires de minima sociaux. En termes de temps de survie des entreprises crées, nous arrivons à des résultats proches de la moyenne nationale avec en 2010 un taux de pérennité de 68 % sur deux ans et de 59 % sur trois ans. Mais ce qui est intéressant c'est le taux d'insertion des personnes financées par l'Adie qui s'élève à 79 %. Même si un projet périclite, cela reste une expérience positive et valorisable ensuite dans le monde du travail. En outre, certaines personnes se disent que, quitte à vivre une situation de précarité, autant qu'elle ne soit pas subie.

Qu'apporte le système de la microfinance dans les pays développés ?

Je pense que notre action est une réponse à la polarisation des inégalités en France. En effet, chaque année on constate qu'un nombre croissant d'individus se retrouve dans des situations d'extrême pauvreté. Dans le système économique actuel, il y a une proportion non négligeable de personnes défavorisées qui ne pourraient pas réussir à démarrer une activité.

ADIE Semaine microcredit microfinance 2011
Le système du microcrédit est pourtant souvent taxé de pratiquer des taux d'intérêt élevé, quel est votre sentiment sur cette question ?

Il faut bien comprendre que nous proposons avant tout un crédit ce qui n'a, bien sur, rien à voir avec un don. Je pense que pour satisfaire l'objectif de réinsertion qui est le nôtre, nous devons avoir des pratiques proches de celles des établissements bancaires classiques. Concrètement, pour un prêt de 2.900 euros sur 18 mois, les souscripteurs rembourseront environ 320 euros en plus du principal, ce qui donne un taux d'intérêt bien inférieur au taux d'usure.

Ce taux reste malgré tout relativement élevé...

J'ai le sentiment que 10 % est une barre psychologique de ce qu'on peut représenter comme la juste valeur entre le risque pris et ce qui reste acceptable dans l'idée de démarrer une activité. Nous ne voulons pas que le public ait l'impression que l'on gagne de l'argent sur le dos des personnes que nous aidons. D'autre part, au regard de la prestation fournie, il ne faut pas se contenter de raisonner en fonction du taux d'intérêt pratiqué. En plus d'être parmi les seuls en mesure de prêter à un public en situation difficile, les emprunteurs sont encadrés par des bénévoles, souvent des cadres supérieurs issus du secteur de la banque et de l'assurance, qui ont envie de partager leur expérience. Par ailleurs, notre association doit avoir un minimum de ressources propres pour être viable à long terme et ne pas dépendre uniquement de subventions publiques ou privées.